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les conservateurs de Boris Johnson espèrent sortir renforcés des élections locales

Les conservateurs de Boris Johnson espèrent consolider vendredi leur percée dans le nord de l’Angleterre en ravissant un nouveau bastion aux travaillistes, à l’issue d’élections locales cruciales pour le pouvoir et l’unité du Royaume-Uni.

Après la fermeture des bureaux de vote jeudi soir, le long dépouillement a commencé, ralenti par les restrictions liées à la pandémie. Les résultats ne sont attendus que très progressivement vendredi et tout au long du week-end.

Organisé jeudi en Angleterre, en Ecosse et au Pays de Galles, un an après son report en raison de crise sanitaire, ce scrutin est qualifié de « Super Thursday » (« Super jeudi »), car le plus important au niveau local depuis 1973. Il constituait le premier test électoral pour Boris Johnson depuis sa victoire écrasante aux législatives de 2019 et l’entrée en vigueur du Brexit qu’il appelait de ses voeux.

En Ecosse, où le Parlement régional est renouvelé, c’est l’avenir du pays qui se joue, les indépendantistes espérant une large victoire pour ouvrir la voie à un nouveau référendum d’autodétermination. Les résultats y sont attendus samedi.

– Hartlepool change de bord –

Les premiers à tomber vendredi matin, qui sont aussi parmi les plus attendus, sont ceux de Hartlepool, bastion travailliste du nord-est de l’Angleterre qui pourrait basculer conservateur avec l’élection d’un nouveau député, après la démission de l’élu sortant, accusé de harcèlement sexuel.

Cette circonscription très pro-Brexit n’avait jamais voté conservateur depuis sa création en 1974.

Des sondages publiés avant le vote jeudi donnaient une avance à deux chiffres pour les « tories », tout un symbole après leur percée en 2019 du « mur rouge » travailliste, ces régions du nord de l’Angleterre affectées par la désindustrialisation et favorables au Brexit.

Ce serait un camouflet pour le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer. Son parti se frottait aux urnes pour la première fois depuis qu’il en a pris la tête en avril 2020, promettant de le remettre sur les rails à la suite d’une déroute historique aux législatives. Les prochaines élections législatives sont prévues en 2024.

« C’est le premier test, nous nous battons pour chaque voix mais je n’ai jamais pensé que nous franchirions la montagne en une seule année », avait concédé M. Starmer mercredi, dans la dernière ligne droite de la campagne électorale. « Quels que soient les résultats, j’en assumerai la responsabilité », avait-il ajouté.

– Indépendance écossaise –

La cote de Boris Johnson semble bénéficier du succès de la campagne de vaccination massive contre le coronavirus, qui a remis le Royaume-Uni sur la voie de la normalité, malgré un bilan de la pandémie très lourd (plus de 127.000 morts) et plusieurs scandales, dont celui du financement de la rénovation de son appartement de fonction.

Jeudi, sur Twitter, le dirigeant avait appelé à voter pour son parti, le seul selon lui à répondre aux priorités des gens, face à l’opposition qui ne fait que « jouer à des jeux politiques ».

En tout, 48 millions d’électeurs étaient appelés à renouveler quelque 5.000 sièges dans 143 assemblées locales en Angleterre, les Parlements gallois et écossais ainsi que 13 maires, notamment dans la capitale Londres.

En Ecosse, province de 5,5 millions d’habitants, les indépendantistes du SNP, parti de la Première ministre Nicola Sturgeon, espèrent décrocher une majorité pour faire pression sur le gouvernement central à Londres afin de pouvoir organiser un nouveau référendum d’indépendance.

Boris Johnson s’y oppose fermement, estimant que la consultation de 2014 s’étant prononcée à 55% pour le maintien au sein du Royaume-Uni ne pouvait se produire « qu’une fois par génération ».

Les partisans d’un nouveau référendum soulignent que le Brexit, auquel les Ecossais étaient opposés à 62%, a changé la donne.

Après des mois de sondages promettant une envolée du SNP et une majorité en faveur de l’indépendance, le SNP pourrait toutefois déchanter, des enquêtes plus récentes lui prédisant une victoire moins éclatante qu’espéré.

« Ca se joue vraiment sur le fil du rasoir », a reconnu sur Twitter Nicola Sturgeon.

A Londres, le travailliste Sadiq Khan, devenu en 2016 le premier maire musulman d’une grande capitale occidentale, est donné favori pour un second mandat face à son principal adversaire, le conservateur Shaun Bailey.

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