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percée des conservateurs de Boris Johnson dans un bastion travailliste

Les conservateurs de Boris Johnson ont consolidé leur percée dans le nord de l’Angleterre en ravissant un nouveau bastion aux travaillistes, saluant une « victoire historique » à l’issue d’élections à la valeur de test national pour le pouvoir et l’unité du Royaume-Uni.

Le Parti conservateur a réussi à faire élire une députée à Hartlepool, pour la première fois en plus de cinquante ans dans ce bastion travailliste du nord-est de l’Angleterre.

« C’est un résultat historique », s’est réjouie une responsable de la formation, Amanda Milling, dans un communiqué. Cette victoire renforce les tories après leur prise, lors des législatives de 2019, du « mur rouge » travailliste, ces régions du nord de l’Angleterre affectées par la désindustrialisation et favorables au Brexit.

Selon les résultats officiels de cette élections partielle, parmi les premiers à être annoncés après les élections locales et régionales organisées jeudi, la candidate conservatrice Jill Mortimer a recueilli 15.529 voix, près du double du score obtenu par son adversaire travailliste Paul Williams (8.589). Elle succédera à l’élu sortant, qui a démissionné en raison d’accusations de harcèlement sexuel.

Avant même l’attente des résultats officiels, un ballon géant représentant Boris Johnson, bras et pouces levés en signe de victoire, avait été érigé devant le bureau de dépouillement.

Pour le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer, c’est un camouflet et de mauvais augure avant les prochaines élections générales de 2024. En prenant la tête du Labour il y a un an, il avait promis de le remettre sur les rails après sa déroute historique aux législatives de 2019.

« C’est incroyablement décevant », a réagi le député travailliste Richard Burgon sur Twitter. « Nous reculons dans des zones où nous devons gagner. La tête du Labour doit urgemment changer de direction ».

– Indépendance écossaise –

Organisé jeudi en Angleterre, en Ecosse et au Pays de Galles, un an après son report en raison de la crise sanitaire, ce scrutin constituait le premier test électoral pour Boris Johnson depuis sa victoire écrasante aux législatives de 2019 et l’entrée en vigueur du Brexit qu’il appelait de ses voeux.

En Ecosse, où le Parlement régional est renouvelé, c’est l’avenir du pays qui se joue, les indépendantistes espérant une large victoire pour ouvrir la voie à un nouveau référendum d’autodétermination. Les résultats n’y sont pas attendus avant samedi soir.

La cote de Boris Johnson semble bénéficier du succès de la campagne de vaccination massive contre le coronavirus, qui a remis le Royaume-Uni sur la voie de la normalité, malgré un bilan de la pandémie très lourd (plus de 127.000 morts) et plusieurs scandales, dont celui du financement de la rénovation de son appartement de fonction.

Jeudi, sur Twitter, le dirigeant avait appelé à voter pour son parti, le seul selon lui à répondre aux priorités des gens, face à l’opposition qui ne fait que « jouer à des jeux politiques ».

En tout, 48 millions d’électeurs étaient appelés à renouveler quelque 5.000 sièges dans 143 assemblées locales en Angleterre, les Parlements gallois et écossais ainsi que 13 maires, notamment dans la capitale Londres, lors du plus important scrutin local en près de cinquante ans.

En Ecosse, les indépendantistes du SNP, parti de la Première ministre Nicola Sturgeon, espèrent décrocher une majorité pour faire pression sur le gouvernement central à Londres afin de pouvoir organiser un nouveau référendum d’indépendance.

Boris Johnson s’y oppose fermement, estimant que la consultation de 2014 s’étant prononcée à 55% pour le maintien au sein du Royaume-Uni ne pouvait se produire « qu’une fois par génération ».

Les partisans d’un nouveau référendum soulignent que le Brexit, auquel les Ecossais étaient opposés à 62%, a changé la donne.

Après des mois de sondages promettant une envolée du SNP et une majorité en faveur de l’indépendance, le SNP pourrait toutefois déchanter, des enquêtes plus récentes lui prédisant une victoire moins éclatante qu’espéré.

« Ca se joue vraiment sur le fil du rasoir », a reconnu sur Twitter Nicola Sturgeon.

A Londres, le travailliste Sadiq Khan, devenu en 2016 le premier maire musulman d’une grande capitale occidentale, est donné favori pour un second mandat face à son principal adversaire, le conservateur Shaun Bailey.

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