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les professionnels grecs du tourisme boivent à une bonne saison

« Stin Yamas! A une bonne saison » touristique, lance Nikiforos Karifilakis, en levant samedi son verre de Tsikoudia, un alcool fort traditionnel crétois, au lendemain de la réouverture de la Grèce aux touristes.

Les pieds dans le sable fin immaculé de Falasarna, dans le nord-ouest de la Crète, le patron de beach bar se dit « très optimiste ». « Tout ira bien et nous survivrons financièrement », s’exclame-t-il. « J’ai des messages très positifs des hôteliers. Les gens ont besoin de sortir enfin et de faire la fête ».

La Grèce a officiellement rouvert sa saison touristique vendredi, espérant prendre de vitesse ses principaux voisins européens dans la course aux touristes, un secteur vital pour son économie, qui tire près du quart de son PIB du tourisme.

Les autorités grecques ont fait le pari que le soleil radieux de la Grèce et ses eaux turquoises séduiront les touristes et les voyagistes après des mois de confinement dû à la pandémie de coronavirus.

« Je me sens libéré », lance d’ailleurs Martin Jarosz, un touriste de Pologne qui profite des eaux turquoise avec femme et enfant.

Mais en ce tout début de saison, les touristes étrangers se font plutôt rares sur l’immense plage idyllique de Falasarna. Elle était célèbre avant l’épidémie mondiale pour son affluence et ses beach parties, qui ne seront pas encore possibles cet été, en raison des restrictions sanitaires.

– « Echapper au couvre-feu » –

« Le plus difficile, l’an dernier c’était le couvre-feu imposé en plein milieu de la saison », précise Nikiforos Karifilakis. « On a dû fermer complètement notre bar à 23H00, quand la fête bat son plein », dit-il.

Alors « on espère qu’on y échappera cette fois et que toutes les restrictions seront levées progressivement ».

« Ca a été vraiment dur pour les affaires ici », abonde Michaela Raeburn, qui ramasse des coquillages pour des objets artisanaux qu’elle vendra aux touristes. « L’an dernier a été la saison la plus difficile depuis 12 ans que je vis en Crète, et je crains que ce soit pareil cette année ».

En Grèce, les revenus du tourisme ont plongé de 18 à 4,28 milliards d’euros de 2019 à 2020, quand la fréquentation a chuté de 76,5%, selon la Confédération du tourisme grec.

« Notre objectif est d’atteindre cette année la moitié des revenus de 2019 », espère Michalis Vlatakis, président de la fédération des agences de voyage de Crète.

A une soixantaine de km de là, le maire de la Canée, la seconde ville de Crète, « espère que cette saison permettra de couvrir les pertes de la saison dernière ». « Nous espérons aussi, qu’au fil de la saison, les restrictions seront assouplies à travers le monde », déclare l’édile à l’AFP.

Avec les restrictions de voyage encore en vigueur en Europe, les hébergeurs grecs ne prévoient pas d’arrivées significatives de touristes avant fin juin ou début juillet.

A Falasarna, en attendant l’arrivée des touristes en nombre, au cours de l’été, les locaux s’emploient à réorganiser les parasols et les chaises longues.

Mais « tant qu’il y a une ambiguité sur les règles appliquées à chaque pays (…) les touristes ne réserveront pas leurs vacances », estime Grigoris Tasios, président de la fédération des hôteliers.

– « une saison difficile mais positive » –

Dans le village de pêcheurs de Bali, près de Réthymnos, « les réservations commencent enfin, beaucoup proviennent des annulations de l’an dernier mais il y en a aussi de nouvelles », se félicite Konstantinos Kouratoras, propriétaire d’un hôtel.

Il entrevoit une « saison difficile mais finalement positive, car les gens veulent enfin voyager. On maintient les mesures de sécurité, on utilise le masque et du désinfectant et tout va très bien se passer cet été ».

Non loin de là, Ilias Karahalios, propriétaire d’un magasin de souvenirs, prévoit une hausse d’au moins 20% de ses revenus de 2020. Mais « si les vaccinations avaient été plus rapides, peut-être qu’on aurait déjà des touristes britanniques », regrette-t-il.

Le Royaume-Uni a décidé de maintenir la quarantaine obligatoire au retour de Grèce. Le quart de la population grecque a été vaccinée mais plus de 2.000 cas de contamination sont encore enregistrés quotidiennement, la plupart à Athènes.

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