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Marine Le Pen dit son attachement au corps préfectoral

Marine Le Pen a écrit aux préfets pour leur dire son opposition à la réforme envisagée par Emmanuel Macron de supprimer le corps préfectoral, affirmant « croire au modèle administratif français », dans un courrier rendu public mardi par le Rassemblement national.

Le gouvernement prévoit de supprimer le corps des préfets tout en maintenant la fonction, dans la continuité de sa réforme de la haute administration qui a mené à la suppression de l’Ecole nationale d’administration (ENA). Une réforme qui « vise à améliorer la gestion des cadres supérieurs de l’Etat, selon une logique fondée sur les parcours et les compétences, plus que sur l’appartenance à des corps ou à des statuts », selon Matignon.

« S’attaquer au corps préfectoral (…) confirme une volonté méthodique de déconstruction d’un édifice administratif autour duquel s’est forgée la Nation », soutient la candidate à l’Elysée dans un courrier daté du 10 mai.

« Le chef de l’Etat déconstruit l’Etat » en réformant le corps des préfets, afin de pouvoir y « caser ses copains », avait dénoncé la semaine dernière Marine Le Pen depuis la Vendée.

« Derrière cette politique du table-rase administratif, pointe le risque d’une politisation tant des recrutements que des nominations au sein de la haute fonction publique », ajoute la présidente du Rassemblement national.

Et « ces projets de réforme heurtent notre conception partagée de la méritocratie républicaine et de la neutralité du service de l’État », fait-elle encore valoir, en pointant le risque d’une « privatisation rampante des fonctions publiques », avec le recours « de plus en plus fréquent, à des cabinets de conseil privés pour des interventions publiques ».

Selon Marine Le Pen, cette réforme va « accélérer le processus de délitement de l’ensemble de la fonction publique et attenter encore davantage à sa légitimité d’action ».

La dirigeante d’extrême droite dit « (croire) au modèle administratif français » même si « personne ne disconvient (de) nécessaires adaptations ».

Mais « ces évolutions auxquelles chacun est prêt ne justifient aucunement d’écrouler l’édifice. C’est pourquoi, à l’inverse des projets actuels, mon projet politique se donne comme priorité la restauration de l’autorité de l’État », conclut-elle.

En ce qui concerne l’ENA, qu’Emmanuel Macron prévoit de remplacer par un « Institut du service public » pour un Etat plus ouvert, plus divers et plus agile, Marine Le Pen avait fustigé « une opération de communication », estimant que les Français souhaitent plutôt « un changement d’état d’esprit du fonctionnement de l’Etat plutôt que le changement des écoles de formation ».

La ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin a dénoncé une « tentative dangereuse, coupable et grossière de manipulation politique de nos hauts fonctionnaires par Marine Le Pen », un « classique essai de déstabilisation de la République par l’extrême droite qui rappelle de sombres années », selon elle.

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