L’Ong Impact Santé Afrique (ISA) en collaboration avec le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) ont organisé le mardi 15 Juin 2021 au Hilton Hôtel de Yaoundé, la capitale politique du Cameroun, le lancement officiel de la Taskforce des parlementaires pour la mobilisation des ressources en faveur de la lutte contre le paludisme.
Selon les organisateurs, cette rencontre a pour objectif d’assurer le suivi de l’action effective des parlementaires dans le soutien des objectifs nationaux pour la mobilisation des ressources en faveur de la lutte contre le paludisme.
Pour Olivia Ngou, directrice exécutive de l’ONG « Impact Santé Afrique » et cofondatrice de « Civil Society for Malaria Elimination, il est question de susciter « la mobilisation du budget de l’Etat pour la santé comme on l’a vu avec la pandémie du covid-19 ».
« C’est important que le budget santé passé de 3 à au moins 15% d’après la déclaration d’Abuja. Nous demandons précisément que l’année prochaine, qu’il y ait déjà une augmentation de 3% et qu’on puisse aller à 7% en 2022 et progressivement atteindre l’objectif des 15% d’Abuja », a précisé Olivia Ngou.
« Cette augmentation va spécifiquement contribuer à la formation des agents de santé communautaires qui sont dans les zones reculées et qui font le test et le vaccin du paludisme pour les enfants et les femmes. Elle va aussi contribuer à la prévention de la covid-19, du Vih-sida, la recherche des cas de tuberculose et bien d’autres. Ce financement va permettre de combler les gaps qui existent en termes de moustiquaires imprégnées et renforcer tout le système de santé », a-t-elle ajouté.
« Nous cherchons également à mobiliser les responsables politiques pour que les ressources domestiques améliorent l’accès de toutes et tous aux produits de santé : le Fonds mondial et les autres partenaires ne financent les besoins qu’à hauteur de 80 % et les pénuries d’approvisionnement sont souvent dramatiques pour les communautés», argue Olivia Ngou.
Plus largement, l’Ong Impact Santé Afrique milite pour que la prise en compte du genre soit systématisée dans la lutte contre les maladies endémiques.
Le choix des parlementaires pour cette action n’est pas anodin. Ceux-ci ont un rôle crucial à jouer dans cette lutte car ils occupent une position unique pour contribuer à la mise en œuvre de la réponse efficace et effective de la lutte contre le paludisme issue du plan stratégique national.
Face aux parlementaires, des experts et les acteurs mobilisés dans la lutte contre le paludisme sur le terrain ont pris la parole à tour de rôle. Ils ont ainsi élucidé quelques actions concrètes qui pourraient mettre un terme au paludisme.
En plus des actions citées par la fondatrice de l’ISA, les organisateurs appellent également au respect des engagements de l’Etat via la mobilisation des fonds de contrepartie de la subvention Paludisme Fonds mondial, à l’achat des outils de lutte contre le paludisme (tests et traitements paludisme) pour combler les gaps existants, le renforcement du système de santé pour lutter contre les pandémies, maladies émergentes et endémiques et l’achat et la distribution des moustiquaires imprégnées dans les régions non couvertes.
Au terme de la rencontre, des recommandations ont été faites en ce qui concerne l’élaboration d’un plan d’action pour la mobilisation des fonds domestiques pour la lutte contre le paludisme et la santé.
70 % des morts du paludisme sont des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes. L’un des objectifs d’Impact Santé Afrique est d’impliquer davantage celles qui paient le prix le plus fort à la maladie.
En Afrique, environ 80 % de la population doit être traitée et bénéficier de la prévention.
Rien qu’au Cameroun, moins de 50 % de la population utilise correctement les moustiquaires reçues. Des fonds doivent être plus largement mobilisés au profit d’une stratégie ambitieuse qui tienne compte des enjeux démographique, climatique et d’accès aux soins des populations vulnérables, en particulier les réfugiés.
GIPHY App Key not set. Please check settings