« Il y a un seul responsable, il est là (..) devant vous »: Bruno Garcia-Cruciani, jugé pour l’assassinat de Julie Douib, a nié mardi toute préméditation et réservé « excuses et regrets » à ses enfants, les refusant à la famille de son ex-compagne.
Devant les assises de Bastia, l’accusé d’un féminicide qui avait suscité une onde de choc en France a répété à de nombreuses reprises qu’il n’allait pas « se positionner en victime » et qu’il allait « assumer » ses actes.
« C’est bien moi qui ai fait cet acte », a-t-il dit, ajoutant: « Je vais faire ma peine. Le tout c’est de ne pas faire le procès de l’exemple ».
« Mes enfants, ça fait deux ans et deux mois que je ne les vois pas », a-t-il également beaucoup répété, assurant: « C’est pire que la prison ».
« Je ne peux pas revenir en arrière. J’ai enlevé la mère à mes enfants. Et les excuses et les regrets, je les donnerai à mes enfants », a-t-il ajouté, refusant en revanche d’en offrir aux parents Douib présents dans la salle d’audience depuis le début du procès jeudi: « Je ne peux pas ».
Il a assuré que ses enfants « voulaient reprendre contact » avec lui et « s’inquiétaient » pour lui mais que la famille Douib empêchait ces contacts.
Interrogé sur les faits, il a indiqué qu’il « s’est passé un drame qui n’aurait jamais dû arriver », réaffirmant avoir eu l’intention le matin des faits de se rendre à son stand de tir et avoir profité de la présence de sa soeur et de son beau-frère pour y aller. « Ils n’ont rien à voir » avec les faits, a-t-il précisé.
Il assure avoir ensuite changé d’avis et s’être rendu chez Julie Douib.
– « Vos enfants mentent? » –
Il a nié également avoir tiré dans son jardin avec un silencieux la veille des faits, comme ses enfants l’ont dit aux enquêteurs. « Vos enfants mentent? », a demandé l’avocate générale. « Je ne dirai pas que mes enfants mentent. Je ne dirai rien », a-t-il répondu.
Il a indiqué vouloir contester la garde de ses enfants par les parents de Julie Douib et les ramener en Corse: « Mon fils va avoir 13 ans, je vais lancer une procédure pour le récupérer ».
Dénégations également sur une « traque » de la jeune femme ou de son ex-compagne avant Julie Douib. « On est là pour travailler à charge Madame la présidente », a-t-il dit en référence aux multiples témoignages assurant le contraire.
« Ne voyez pas de l’arrogance, il n’y en a pas du tout. Je viens pour prendre ma peine », a-t-il ajouté.
Sur les recherches sur internet effectuées pour aller vivre avec ses enfants en Thaïlande, il confirme que cette « possibilité » lui avait « traversé l’esprit » parce que la situation était selon lui « ingérable » avec Julie Douib.
Concernant les violences commises sur son ex-compagne, il dit: « Je n’ai jamais mis de coup de poing ou de gifle à Julie, je ne l’ai pas traînée par terre », reconnaissant toutefois des « disputes conflictuelles » avec des empoignades laissant des bleus sur les bras. « Je ne minimise pas », « je n’avais pas d’emprise sur Julie ».
Sur les menaces proférées contre l’entourage de cette dernière après les faits pour lesquelles il a été condamné à un an de prison, il dit avoir été « sous le coup de la colère ».
Le verdict est attendu mercredi. L’accusé encourt la réclusion à perpétuité.
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