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raid policier au siège du quotidien d’opposition La Prensa

La police du Nicaragua a investi vendredi les locaux du quotidien d’opposition La Prensa, déjà contraint de suspendre son édition imprimée faute de papier, alors que les arrestations des détracteurs et des rivaux du président Daniel Ortega se multiplient dans le pays à moins de trois mois de la présidentielle.

Dans un communiqué, la Police nationale du Nicaragua a affirmé que les dirigeants du journal faisaient l’objet d’une enquête pour « fraude douanière et blanchiment d’actifs ».

Des policiers ont cerné et investi en milieu de journée les locaux du quotidien. Des journalistes présents lors du raid ont raconté sur les réseaux sociaux que l’électricité et l’accès à internet avaient été coupés et les serveurs du journal éteints, et que les travailleurs à l’intérieur du bâtiment s’étaient vu interdire d’utiliser leurs téléphones mobiles.

La Prensa, quotidien national fondé il y a 95 ans, ne ménage pas ses critiques à l’égard du pouvoir. Il avait annoncé jeudi devoir suspendre son édition imprimée, ses rouleaux de papier étant retenus par la douane.

En 2019, un autre quotidien national, Nuevo Diario, avait dû lui aussi suspendre son activité pour la même raison. Les deux journaux avaient abondamment couvert les manifestations massives qui avaient éclaté en 2018 contre Daniel Ortega, et que ce dernier avait qualifié de tentative de coup d’Etat.

Daniel Ortega, qui brigue un quatrième mandat consécutif, est accusé de se débarrasser de ses concurrents à l’approche du scrutin présidentiel du 7 novembre.

Candidat du Front sandiniste de libération nationale (FSLN), cet ancien guérillero de 75 ans et son épouse et vice-présidente Rosario Murillo (70 ans) n’ont désormais face à eux plus aucun candidat sérieux.

Au total, 32 opposants ont été incarcérés ou mis aux arrêts domiciliaires depuis début juin. Parmi eux se trouvent sept candidats potentiels à la présidentielle.

Selon le syndicat de la presse, au moins 20 médias indépendants ont disparu sous le gouvernement Ortega, au pouvoir depuis 2007, à la suite de confiscations de matériels ou de fermetures forcées.

La plupart d’entre eux ont cessé leurs activités en raison de la crise politique que connaît le pays depuis 2018 et les manifestations antigouvernementales au cours desquelles plus de 300 opposants sont morts.

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