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La lauréate du prix Nobel de la paix Maria Ressa : Être journaliste est devenu « plus dangereux »

La co-lauréate du prix Nobel de la paix Maria Ressa, co-fondatrice de la société de médias numériques Rappler et critique virulente du président philippin Rodrigo Duterte s’est entretenue avec France 24. Lorsqu’on lui a demandé si le journalisme devenait de plus en plus dangereux dans le monde, elle a déclaré que : « C’est plus dangereux, cela demande plus de sacrifices, juste pour faire ce que les journalistes ont toujours fait. »

Ressa, 58 ans, est actuellement en liberté sous caution dans l’attente d’un appel contre une condamnation l’année dernière dans une affaire de cyber diffamation, pour laquelle elle risque jusqu’à six ans de prison.

S’adressant à FRANCE 24 en direct de Manille, elle a réagi à sa victoire pour ce que le comité Nobel a qualifié de  » courageux combat pour la liberté d’expression  » aux Philippines. « C’est plus dangereux, cela demande plus de sacrifices, juste pour faire ce que les journalistes ont toujours fait », a-t-elle expliqué.

Ressa s’est également dit préoccupée par la désinformation à l’approche des élections présidentielles de l’année prochaine aux Philippines. « Ce sera la bataille des faits… Plates-formes de médias sociaux américaines, ces entreprises américaines vont jouer un rôle crucial si elles ne mettent pas des garde-fous contre la propagation algorithmique des mensonges. »

Plus largement, elle a tiré la sonnette d’alarme sur le rôle des sociétés de médias sociaux : « Facebook, qui est le plus grand distributeur d’informations au monde, est régi par des algorithmes qui propagent en fait des mensonges, mêlés de colère et de haine, plus rapidement et plus loin que les faits… Nos informations sont diffusées sur une plate-forme qui est biaisée contre les faits, et elle est biaisée contre les journalistes. Si vous n’avez pas de faits, vous ne pouvez pas avoir la vérité. Sans vérité, vous ne pouvez pas avoir confiance.  »

Lorsqu’on lui a demandé si la conversation en ligne avait été fondamentalement modifiée par des dirigeants populistes tels que Donald Trump et Rodrigo Duterte, elle a déclaré à FRANCE 24 : discours aux États-Unis. Le président Duterte a changé la teneur du discours : le type de leadership de division qui joue si bien sur les réseaux sociaux, je ne pense pas que ce problème soit terminé.

Enfin, interrogée sur la sous-représentation des femmes parmi les lauréats du prix Nobel, Ressa a déclaré qu’elle n’était pas d’accord avec l’idée des quotas, mais a appelé à faire davantage pour autonomiser les femmes dans le journalisme.

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