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Des troubles éclatent au Bangladesh après les troubles liés à la profanation du Coran

La police a tiré vendredi des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc sur des milliers de manifestants dans les deux principales villes du Bangladesh, au troisième jour de troubles dans ce pays à majorité musulmane, ont annoncé les autorités.

Les manifestations ont commencé mercredi après la diffusion d’images montrant le Coran, le livre saint de l’Islam, placé sur le genou d’une idole hindoue lors des célébrations de la fête hindoue de Durga Puja.

Des habitants de différentes régions du pays ont protesté contre l’incident, prenant d’assaut les rues, tandis que des personnes indisciplinées ont attaqué des temples hindous, principalement dans le quartier centre-est de Comilla.

Des manifestants ont affronté la police dans le district sud de Chandpur, faisant au moins quatre morts et des dizaines de blessés. Afin de prévenir la violence communautaire au cours du dernier jour du festival, le gouvernement a déployé des troupes paramilitaires des gardes-frontières du Bangladesh (BGB) aux côtés des forces de l’ordre.

Le festival Durga Puja se terminera vendredi par une cérémonie d’immersion de la déesse hindoue Durga dans les rivières et les plans d’eau à travers le pays.

Au moins quatre personnes ont été tuées mercredi soir lorsque la police a ouvert le feu sur une foule d’environ 500 personnes attaquant un temple hindou à Hajiganj, l’une des nombreuses villes touchées par les troubles.

Deux hindous ont également été tués et quelque 150 autres ont été blessés à travers le pays, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) le chef de la communauté Gobinda Chandra Pramanik, avec au moins 80 temples de fortune attaqués. Les autorités n’ont pas confirmé le bilan.

Vendredi, quelque 2 500 fidèles musulmans se sont rassemblés devant Baitul Mukarram Masjid, la plus grande mosquée du Bangladesh dans le centre de Dhaka, exigeant une « punition exemplaire » pour la « profanation » du livre saint. Un photographe de l’AFP présent sur les lieux a déclaré que plus de 5 000 personnes avaient rejoint les manifestations.

Pendant ce temps, à Chittagong, la police a tiré 50 balles à blanc pour disperser des centaines de manifestants, a déclaré le responsable de la police locale Bijoy Basak.

Les services Internet de téléphonie mobile à haut débit ont été fermés dans tout le pays dans le but apparent d’empêcher la propagation de la violence.

Et au milieu des inquiétudes suscitées par les violences « inquiétantes » de l’Inde voisine à majorité hindoue, le Premier ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, a rencontré jeudi les dirigeants de la communauté et a promis une action sévère.

« Toute tentative de détruire cet environnement pacifique et harmonieux ne serait pas tolérée », a-t-elle averti, ajoutant que la prétendue profanation du Coran et les violences qui s’ensuivaient sont extrêmement regrettables.

Le Bangladesh a détenu au moins 74 personnes dans le district du centre-est de Comilla, selon des sources policières.

« Nous sommes en état d’alerte élevé aujourd’hui (vendredi) pour éviter toute nouvelle détérioration de la situation », a déclaré vendredi l’inspecteur général adjoint de la police de Chattogram Range, Anwar Hossain, à l’agence Anadolu (AA).

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