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lancement d’une étude sur l’exposition des riverains

Les relations sont parfois tendues entre viticulteurs et leur voisinage autour de l’usage des pesticides: pour établir une « photographie objective » des risques d’exposition, des agences publiques lancent mardi une étude d’une ampleur inédite.

Avec « PestiRiv », l’agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et Santé publique France (SpF) vont suivre jusqu’en août 2022 quelque 3.350 participants volontaires pour évaluer si les habitants des zones viticoles sont plus particulièrement exposés aux pesticides.

Les participants, âges de 3 à 79 ans, ont été tirés au sort sur des bases de données de l’Insee dans six régions comptant certains des principaux vignobles: Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Ils sont répartis dans 250 zones d’études reflétant les diverses situations locales, et résident dans les zones viticoles (à moins de 500 mètres de vignes et plus de 1.000 mètres d’autres cultures) ou à plus de 1.000 mètres de toute culture, afin de faciliter les comparaisons.

Tous feront l’objet d’un suivi biologique (prélèvements d’urine ou de cheveux…) et d’un suivi environnemental (capteurs d’air ambiant, échantillons d’eau ou de légumes du potager…). Exposition professionnelle, habitudes alimentaires ou usages domestiques seront également scrutés, ainsi que les méthodes de culture des vignobles proches.

Il s’agira ainsi « d’intégrer toutes les voies d’exposition possibles », sur une durée intégrant des périodes de traitements fréquents et d’autres moins, explique Sébastien Denys, chef de la direction santé environnement travail de SpF.

Une phase d’expérimentation a été menée en 2019 dans le Grand-Est et en Nouvelle-Aquitaine afin de mettre au point le protocole, validé par un conseil scientifique. L’étude, pluri-disciplinaire, aura par ailleurs une instance de suivi, avec la participation d’organisations professionnelles ou d’ONG.

Au total, plusieurs millions d’échantillons devront être analysés, pour des résultats attendus en 2024 et qui doivent permettre « d’objectiver s’il y a une surexposition » des populations voisines et de « comprendre pourquoi et comment, afin de donner tous les leviers pour agir », souligne Ohri Yamada, responsable de la phytopharmacovigilance à l’Anses.

Cette « rigueur scientifique » dans la mise en place de l’étude vise à se prémunir des critiques alors que ce sujet sensible a déjà débouché sur des procès, voire des tensions physiques, dans certaines régions, expliquent les organisateurs.

La viticulture est particulièrement concernée car constituée de « cultures pérennes avec des fréquences de traitement relativement élevées et une forte imbrication entre l’habitat et les vignes », souligne Jean-Luc Volatier, de la direction de l’évaluation des risques de l’Anses.

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