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A Lille, Anne Hidalgo présente son « projet de reconquête » et tente de se relancer

Anne Hidalgo a présenté samedi à Lille un « projet de reconquête », lors d’un premier grand meeting destiné à rassurer la famille socialiste et donner un nouvel élan à sa campagne présidentielle enlisée.

« Je viens porter un projet de reconquête. Cette reconquête est sociale, cette reconquête est écologique, Cette reconquête est démocratique », a expliqué la maire de Paris, qui un mois et demi après s’être déclarée candidate à Rouen, végète dans les intentions de vote, autour de 4 à 7%, rétrogradée derrière l’écologiste Yannick Jadot et l’insoumis Jean-Luc Mélenchon.

Devant 1.700 militants et élus socialistes, selon le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, elle a défendu, visant la droite, « une candidature qui refuse la capitulation identitaire », et lâché ses coups contre le sortant Emmanuel Macron.

– « Jusqu’au bout » –

« Je suis là pour le peuple de France, je suis là, pour qu’après tant d’indifférence et de condescendance, on lui rende justice et considération », a affirmé celle qui a aussi été investie officiellement samedi par le PS, en promettant à nouveau qu’elle irait « jusqu’au bout ».

« Je porte en moi la France comme seule peut la porter quelqu’un qui l’a choisie », a déclaré cette immigrée espagnole arrivée en France à deux ans et naturalisée à 14 ans.

« Je représente ce que beaucoup de nos adversaires aimeraient faire taire: une femme, de gauche, d’origine étrangère, profondément européenne. Je suis celles et ceux dont certains cherchent à écraser la voix », a-t-elle déclaré dans un discours multipliant les accents personnels.

Se plaçant en « héritière des combats » sociaux de Lionel Jospin, François Hollande et Ségolène Royal, elle a égrainé une longue série de propositions, et d’abord « une rémunération digne pour chacune et chacun. Digne pour les premiers de corvées en augmentant les salaires, et digne pour les premiers de cordée, qui doivent partager équitablement la valeur ajoutée dans les entreprises ».

Anne Hidalgo veut aussi lancer « une politique pour encourager massivement le syndicalisme », mettre en place « une assurance chômage universelle », et faire de la santé mentale « une grande cause » de son quinquennat.

– Hidalgo persiste sur le salaire des profs –

Elle prévoit également de généraliser « l’encadrement des loyers dans les zones tendues », de créer « un service public de la petite enfance » et de mettre en place une loi pour « le droit de mourir dans la dignité ».

La maire de Paris portera aussi dans la campagne les objectifs, entre autres, d’amener « 60% d’une classe d’âge le nombre de diplômés du supérieur », « atteindre la neutralité carbone en 2050 », « une réforme profonde de nos institutions », et mettre en place « une loi de programmation sociale dès l’été 2022, pour atteindre l’égalité totale des salaires en 5 ans ».

En matière d’éducation, elle a répété sa proposition, très critiquée par ses opposants qui la jugent irréaliste, « de multiplier par deux le traitement de toutes les personnes au contact avec les élèves, ou pour commencer, d’aligner a minima le salaire des nouveaux professeurs sur le salaire des bac + 5 ».

En matière d’écologie, elle prévoit notamment de mettre en place » une « ISF climatique qui pèsera sur les ménages aisés dont le patrimoine émet le plus de carbone », et de faire voter au Parlement « chaque année un budget carbone de la Nation ».

Alors que les deux-tiers des sympathisants de gauche disent souhaiter une union de leur camp au premier tour, selon un sondage Ipsos, la candidate doit convaincre qu’elle peut créer une dynamique et faire oublier le retentissant échec de la dernière présidentielle pour le PS (Benoit Hamon avait obtenu 6,3% des voix).

– « Une première marche » –

Autour de la maire de Lille Martine Aubry, première mentor politique d’Anne Hidalgo, l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve est venu samedi déclarer son « soutien absolu » à « une très grande dame », et Olivier Faure l’a assurée qu’elle pouvait « compter sur tous les militants ».

De nombreux élus socialistes étaient présents, – dont son « équipe de France des maires », une nouvelle génération d’élus PS qui constituent sa garde rapprochée-, ainsi que des personnalités de la société civile, comme le climatologue Jean Jouzel.

L’ex-chef de l’Etat, François Hollande, très critique sur l’émiettement de la gauche et ses candidatures « lilliputiennes », n’était pas présent mais assure qu’il votera pour elle.

« Ce rassemblement c’est une première marche », explique Pierre Lopez-Landier, militant de la fédération du Rhône. « Même si on est assez lucide sur l’état de nos forces, il nous faut faire un travail de fond, aller sur tous les petits territoires, jouer notre spécificité ».

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