in

La perpétuité requise contre Sid-Ahmed Ghlam jugé pour un meurtre et un attentat avorté

La peine maximum, soit la réclusion criminelle à perpétuité, a été requise lundi à l’encontre de l’étudiant algérien Sid-Ahmed Ghlam jugé en appel pour le meurtre d’une jeune femme et un attentat avorté contre une église de Villejuif (Val-de-Marne) en avril 2015.

Les avocats généraux ont souhaité que cette sentence soit assortie d’une peine de sûreté de 22 ans et d’une interdiction définitive du territoire français à l’issue de sa peine.

En première instance, Sid-Ahmed Ghlam avait été condamné exactement à cette peine.

Depuis, la loi a changé et prévoit notamment des peines de sûreté de 30 ans ou une perpétuité effective, ont fait remarquer les avocats généraux devant la cour d’assises spéciale de Paris, mais elle ne peut s’appliquer à Sid-Ahmed Ghlam, déjà jugé avant la promulgation de cette loi.

Pour les deux avocats généraux du parquet national antiterroriste (Pnat) Sid-Ahmed Ghlam est un « homme d’une extraordinaire dangerosité » qui a une vision « dévoyée et paranoïaque » de sa religion.

« Son objectif était de semer la terreur », ont-ils soutenu. Durant son procès en appel, Ghlam « a persévéré dans ses mensonges d’une manière perverse ». « Il n’y a rien à attendre de lui », ont ajouté les représentants du Pnat. « Il n’a pas eu le courage d’assumer ses actes », ont-ils déploré.

« Le mensonge fait partie de son fonctionnement » et « il nourrit une véritable haine pour l’Occident », ont-ils encore affirmé.

Contrairement à son procès en première instance, Sid-Ahmed Ghlam a reconnu s’être rendu en Syrie pour y rencontrer des cadres de l’Etat islamique et admis qu’il avait bien eu l’intention de tuer des paroissiens dans une église de Villejuif avant de renoncer à son projet.

« Mais ces aveux n’en sont pas. Nous étions déjà convaincus » que l’accusé s’était rendu en Syrie et qu’il voulait commettre un attentat meurtrier dans une église, ont dit les avocats généraux.

En première instance, Ghlam reconnaissait avoir rencontré des cadres de l’Etat islamique mais en Turquie et il soutenait qu’il s’agissait juste « de faire peur » à des paroissiens.

En appel, il a persisté à nier être l’auteur de l’assassinat d’Aurélie Chatelain, froidement abattue sur un parking de Villejuif dans le but de lui voler sa voiture.

Comme en première instance, Sid-Ahmed Ghlam a soutenu qu’un mystérieux complice, dont les enquêteurs n’ont trouvé aucune trace, avait tué la jeune mère de famille âgée de 32 ans.

Seuls le sang et l’ADN de Sid-Ahmed Ghlam ont été retrouvés sur la scène de crime, ont rappelé les avocats généraux.

Après l’assassinat, M. Ghlam s’était accidentellement blessé à la cuisse en remettant son arme à la ceinture. Cette blessure l’a contraint à renoncer à son projet d’attentat.

Sid-Ahmed Ghlam, 30 ans, est resté la plupart du temps tête baissée pendant la durée du réquisitoire.

– « Vous êtes un assassin » –

« Vous êtes le seul à pouvoir vous réhabiliter » l’avait exhorté, en vain, avant les réquisitions, l’avocat de la famille Chatelain, Me Charles Merlen.

Me Antoine Casubolo-Ferro, autre avocat de la famille Chatelain a dénoncé pour sa part les « dénégations immondes et scandaleuses » de l’accusé. « Pourquoi Sid-Ahmed Ghlam n’a-t-il pas avoué » le meurtre d’Aurélie Chatelain durant ce procès?, a demandé l’avocat. « C’est parce qu’en vérité il n’est jamais sorti de l’idéologie » de l’Etat islamique, a répondu l’avocat.

« Vous allez être condamné pas parce que vous êtes musulman. Vous allez être condamné parce que vous êtes un assassin », a tenu à souligner Me Gérard Chemla, dernier avocat des parties civiles.

Les avocats généraux devaient poursuivre leur réquisitions en soirée contre les cinq co-accusés.

Parmi ces co-accusés figure Rabah Boukaouma, considéré par l’accusation comme le « logisticien en chef » de l’opération.

En première instance M. Boukaouma avait été condamné à 30 ans de réclusion dont une période de sûreté des deux-tiers.

Des peines de 15 et 25 ans de réclusion criminelle avaient été prononcées contre deux autres complices de Ghlam, Abdelkader Jalal et Farid Brahami.

La défense commencera ses plaidoiries mardi. Le verdict est attendu jeudi ou vendredi.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GIPHY App Key not set. Please check settings

    Abdallah Hamdok, l’homme du consensus au Soudan, évincé par les militaires

    l’Espagne choisit Alcaraz pour remplacer Nadal, toujours blessé