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Dans la Drôme, Anne Hidalgo défend l’hôpital public

Dans la Drôme, Anne Hidalgo a lancé sa campagne sur le thème des déserts médicaux et de l’hôpital public, promettant notamment de supprimer les ARS et de tout faire pour sauver l’hôpital de Saint-Vallier, menacé par manque de médecins.

Quatre jours après son grand discours d’investiture, à Lille, qui a marqué le véritable lancement de sa campagne, la candidate s’est engagée à interpeller le Premier ministre Jean Castex pour tenter de sauver le service de rééducation de l’hôpital, qui accueille des patients post-AVC, souffrant de maladies dégénératives ou grands accidentés de la route, mais qui va perdre 45 de ses 60 lits, avec le départ de trois des quatre médecins du service.

« Demain j’interpelle le Premier ministre, je vais me battre à vos côtés », a-t-elle dit au personnel inquiet, dont une partie doit recevoir de nouvelles affectations à la mi-novembre, promettant de « remuer ciel et terre ».

Alors qu’une enquête publiée mercredi dans Libération montre que 20% des lits dans les CHU et les CHR sont fermés faute de personnels, la maire de Paris s’est rendue dans cette petite commune ouvrière et populaire de 4.000 habitants, à 45 minutes de TER de Lyon, qui a connu une forte mobilisation dès la première manifestation des « gilets jaunes », comme l’explique son maire, le porte-parole du parti socialiste Pierre Jouvet.

« Je viens dire que les questions de santé sont prioritaires », a-t-elle expliqué. « Le manque de médecins, ce n’est pas nouveau », a-t-elle asséné, déplorant un « manque d’anticipation » des autorités sur le sujet.

– « Navire amiral » –

Défendant « l’hôpital public » comme « le navire amiral » de la santé, la candidate, créditée de 4 à 7% des voix actuellement, a promis « un plan de recrutement massivement » du personnel, et veut « supprimer les Agences régionales de santé », devenues des « agences comptables ».

« Elles auraient dû partir des besoins de la population, de la vie réelle des gens », a insisté Mme Hidalgo, qui veut aussi « revenir sur les tarifications à l’acte ». « Je suis d’accord que chaque euro public doit être bien utilisé », mais « les actes médicaux ne peuvent pas répondre aux contraintes de ce qui est rentable et non rentable », a-t-elle déclaré.

La maire de Paris veut également que « les métiers du soins aux autres soient revalorisés », pour être plus attractifs. « Ce ne sont pas que des mots », a assuré celle qui prévoit « une grande négociation salariale sur les questions salariales, de carrière et de formation », dans le secteur privé comme dans le public ».

« Oui ça coute de l’argent, mais je préfère ça plutôt que de filer des aides aux entreprises sans conditions, je préfère ça plutôt que de supprimer l’impôt sur la fortune ». « Je préfère mettre de l’argent pour que les hôpitaux fonctionnent, c’est une question de priorité », a-t-elle poursuivi.

« Ce discours là je l’ai déjà entendu plusieurs fois », a souligné Rémi Damon, kiné à l’hôpital. « Je veux bien entendre toutes ces belles paroles, mais pourquoi ça redescend pas sur le terrain », a-t-il demandé.

Pour Gille Pierrer, infirmier et secrétaire du syndicat CGT, « c’est pleins de bonnes intentions, on aimerait y croire. Elle peut donner un coup de mains, faire jouer ses réseaux. Mais avant on a vu passer François Hollande, Marisol Touraine, Laurent Fabius, ça n’a pas empêché la casse de l’hôpital ».

Un peu plus tôt, à Saint-Rambert d’Albon, commune proche de 6.000 habitants, Anne Hidalgo a visité le centre de santé intercommunal, créé pour faire face au manque de professionnels de santé. « Ici on a en moyenne sept médecins pour 10.000 habitants, contre 15 pour 10.000 au niveau national », a expliqué Pierre Jouvet.

« Quand un pays ne s’intéresse pas à celles et ceux qui s’occupent de nos fragilités, (naissance, accident de la vie, vieillissement, etc), alors il fait n’importe quoi », a-t-elle dit à ces professionnels, avec qui elle a évoqué la question de l’obligation d’installation des jeunes médecins libéraux dans les déserts médicaux, que beaucoup ont dit rejeter.

Elle même s’est dit « pas pour une obligation pure et simple », disant ne voulant « pas mettre cette question là comme la pierre angulaire ».

Anne Hidalgo doit également se déplacer jeudi à Chenôve, en Côte d’or, pour échanger entre autre avec des travailleurs de première ligne.

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