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Draghi ou un outsider? L’Italie vote pour élire son prochain président

Le Parlement italien a commencé lundi à voter pour choisir un nouveau président de la République, un scrutin a priori sans grand enjeu pour une fonction largement protocolaire mais qui pourrait défaire l’exécutif si le chef du gouvernement, Mario Draghi, était élu.

Il est notoirement difficile de prédire le vainqueur de cette élection à bulletins secrets et traditionnellement sans candidats officiels, un scénario qui laisse une large place aux rebondissements en tous genres.

Ni la droite ni la gauche ne disposent la majorité dans un parlement fragmenté, ce qui alimente le climat d’incertitude. L’ex-Premier ministre Silvio Berlusconi rêvait d’entrer au palais du Quirinal, mais le milliardaire de 85 ans, à la peine pour se trouver une majorité, a finalement jeté l’éponge samedi.

Et malgré d’intenses négociations en coulisses ce week-end, aucun nom ne fait consensus en amont du 1er tour qui a débuté à 15H00 (14H00 GMT) dans l’hémicycle de la Chambre des députés.

Le résultat sera connu dans la soirée, mais il s’agit juste d’un tour de chauffe destiné à prendre la température, étant donné qu’une majorité des deux tiers, jugée inatteignable, est exigée aux trois premiers tours.

Elu pour sept ans, le président, au rôle essentiellement honorifique, dispose d’un pouvoir considérable en cas de crise politique – dont l’Italie est coutumière -, qu’il s’agisse de dissoudre le Parlement, de choisir le Premier ministre ou de refuser des mandats à des coalitions fragiles.

L’élection devrait donc durer sur plusieurs jours (le record est de 23 tours de scrutin) et mettre à dure épreuves des nerfs des 1.008 électeurs (629 députés, 321 sénateurs et 58 élus régionaux).

Ex-président de la Banque centrale européenne, où il est crédité d’avoir sorti l’euro d’une grave crise de la dette, M. Draghi, 74 ans, a laissé entendre qu’il était intéressé, mais son élection laisserait vacant son poste actuel à un moment très délicat.

– « Dangereux » –

« Il serait dangereux pour l’Italie dans une période économique difficile (…) de réinventer un nouveau gouvernement à partir de zéro », a ainsi estimé dimanche devant des journalistes le leader populiste de la Ligue, Matteo Salvini. Le dirigeant du parti démocrate (PD, centre-gauche) Enrico Letta a en revanche inisté pour que son nom reste dans la liste des présidentialbles.

Alors que l’Italie a plus que jamais besoin de stabilité, les partis appartenant à la coalition disparate soutenant M. Draghi sont déjà en ordre de bataille en vue des législatives de l’an prochain. Et le chaos pourrait mettre en danger la mise en musique du volant italien pour assurer la stabilité politique et les bonnes relations avec Bruxelles, en particulier si la droite et l’extrême droite remportaient les élections prévues en 2023.

En raison des mesures de sécurité liées au Covid, chaque tour prendra une journée. Les électeurs positifs au Covid pourront voter sur le parking du parlement aménagé pour l’occasion.

Si M. Draghi reste Premier ministre, de nombreux autres noms circulent pour le poste de chef de l’État, notamment ceux du commissaire européen Paolo Gentiloni, de l’ancien Premier ministre socialiste Giuliano Amato ou de la ministre de la Justice Marta Cartabia, qui serait la première femme présidente.

Les observateurs n’attendent pas de résultat final avant jeudi, lorsqu’aura lieu le quatrième tour, pour lequel il faut la majorité absolue pour gagner, et non les deux tiers des voix comme aux tours précédents.

Quant à Silvio Berlusconi, il était de retour à l’hôpital dimanche pour des contrôles, après s’être retiré par sens de la « responsabilité nationale ».

Son espoir de s’installer au palais présidentiel du Quirinal avait peu de chances d’aboutir, notamment à cause des conséquences judiciaires de ses fameuses soirées « bunga bunga », des orgies qu’il organisait dans une luxueuse villa avec des prostituées.

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