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réclusion à perpétuité avec 22 ans de sûreté requise contre Reiser

La réclusion criminelle à perpétuité, assortie de 22 ans de sûreté, la peine maximale, a été requise lundi à l’encontre de Jean-Marc Reiser, l’assassin présumé de Sophie Le Tan qui a reconnu avoir tué et démembré la jeune étudiante mais nie toute préméditation.

« Sans surprise, je vous demanderai de répondre oui à la question de savoir s’il a volontairement donné la mort. Et à la question de la préméditation, je vous demanderai aussi de répondre oui », a lancé aux jurés de la cour d’assises du Bas-Rhin l’avocat général, Laurent Guy.

Celui-ci a requis « une peine extrêmement lourde » : la réclusion criminelle à perpétuité, assortie de 22 ans de sûreté, la plus lourde encourue par M. Reiser, resté tête baissée dans le box des accusés.

« L’arrivée de Sophie Le Tan dans cet appartement ne doit rien au hasard (…) C’est bien dans un piège qu’elle est tombée », a insisté l’avocat général.

Mardi matin, Jean-Marc Reiser, 61 ans, aura une dernière fois la parole avant la délibération des jurés.

« Que votre cour n’ait pas peur, quoi qu’il arrive demain cet homme vous le condamnerez et il sera en récidive légale, la peine sera indiscutablement une peine lourde », a lancé aux jurés l’un des trois avocats de l’accusé, Me Xavier Metzger.

Mais « s’il existe ne serait-ce qu’une once de doute (…) je vous demande de dire non à la préméditation », a ajouté l’avocat.

– « Manipulateur roi » –

Malgré son arrestation une semaine après la disparition de Sophie Le Tan le 7 septembre 2018, jour de ses 20 ans, alors qu’elle avait répondu à une fausse annonce immobilière de l’accusé, il a mis plus de deux ans à reconnaître avoir tué l’étudiante.

Selon lui, il avait beaucoup bu, il l’a rencontrée par hasard, se rappelant alors avoir fixé un rendez-vous pour faire visiter son appartement. Alors que des voisins ont témoigné avoir vu Sophie arriver seule dans l’immeuble, il affirme être monté avec elle jusqu’au 6e étage. Puis, plongé dans un « état de fureur » incontrôlable quand elle rejette sa tentative de « bise », il la frappe à maintes reprises avec ses poings et ses pieds. Elle chute lourdement et ne réagit plus.

Cela « ne relève pas de la réalité mais d’une version faite pour coller au mieux aux éléments récoltés » par les enquêteurs, a contesté l’avocat général. « On ne sait toujours pas de quoi est morte Sophie Le Tan ».

Ensuite, Jean-Marc Reiser a reconnu l’avoir déshabillée et démembrée avec une scie à métaux. Seule une partie du squelette de Sophie Le Tan a été retrouvée, par hasard, dans une forêt des Vosges en octobre 2019.

Pour Me Rémi Stephan, l’un des avocats de la famille Le Tan, la préméditation « ne fait aucun doute »: « il s’organise pour attirer sa proie dans sa toile ».

Son confrère, Me Gérard Welzer a, lui, fustigé le « bagout » et le « baratin » d’un Reiser « manipulateur roi ». « Le seul qui connaît la vérité c’est Jean-Marc Reiser et il ne l’a pas dite », a-t-il insisté.

– « Méticulosité » –

L’avocat général a également souligné la « particulière méticulosité de la préparation des faits » par Jean-Marc Reiser, attiré « par les femmes asiatiques », qui a « choisi d’œuvrer chez lui, en terrain connu, là où il a la parfaite maîtrise ».

La thèse de « la rencontre fortuite ne tient pas », a insisté Laurent Guy.

A l’inverse, Me Pierre Giuriato, l’un des avocats de la défense, a demandé aux jurés de ne pas faire « le choix de la facilité, de l’amalgame, de la peur » mais celui de « la réalité ».

Troisième avocat en défense, Me Francis Metzger leur a plaidé « de ne pas considérer l’homme qui est dans ce box comme une bête, comme un monstre qui a passé la totalité de sa vie à répandre le mal », mais comme « un homme qui certainement a commis l’irréparable, l’impardonnable ».

« Pour que votre décision de justice ne puisse être assimilée à une forme endimanchée de la vengeance, vous ne pourrez pas condamner Jean-Marc Reiser à la peine requise », a-t-il intimé aux jurés.

Me Metzger leur a réclamé une condamnation pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner, qui ferait encourir à Jean-Marc Reiser 30 ans de réclusion, et non la perpétuité.

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