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les pompiers français et européens sur tous les fronts

Du sud-ouest à la Bretagne, les pompiers français, désormais épaulés par les renforts en moyens humains et matériels de plusieurs pays européens, poursuivaient leur combat acharné contre le feu vendredi, journée marquant le pic de la troisième vague caniculaire de l’été.

Un mois jour pour jour après les deux incendies « hors normes » de Gironde à Landiras et la Teste-de-Buch, 1.100 pompiers poursuivaient leur combat contre une reprise de feu près de Landiras, autour de Hostens, Saint-Magne et Belin-Béliet.

Ils ont commencé à être épaulés « dès l’aube », selon les autorités, de pompiers allemands puis roumains, têtes de pont d’un contingent de 361 soldats du feu également polonais ou autrichiens.

Sur la base aérienne de Mérignac, près de Bordeaux, ce sont également deux Canadair italiens et 2 Canadair grecs qui sont arrivés dans la matinée et pour certains, ont entamé immédiatement leur mission sur la forêt des Landes de Gascogne.

« Nous sommes contents parce qu’on sait qu’on vous aide, les amis », dit le commandant Anastasis Sariouglou, 36 ans, qui effectue sa première mission en France, « joindre nos forces est un plus. On le voit chaque année en Grèce, on le voit maintenant en France », a-t-il ajouté en arrivant à Mérignac.

A Hostens, où le PC avait pris des airs d’auberge espagnole, le chef de détachement le colonel roumain Cristian Buhaiànu assurait que ses 77 pompiers – uniformes à bretelles rouges, casquettes et camions floqués +pompierii + – étaient « prêts à partir sur le terrain ».

Selon un dernier bilan vendredi matin, le feu n’a pas connu de « progression significative » dans la nuit, se maintenant à 7.400 ha de surfaces brûlées depuis mardi. Aucune autre évacuation supplémentaire n’a été ordonnée depuis les 10.000 les jours précédents.

En France, trois fois plus d’hectares ont brûlé que la moyenne annuelle des dix dernières années, et l’année est record dans l’Union européenne depuis le début des relevés en 2006.

Même le Jura, au climat normalement plus modéré, est frappé: depuis mardi, deux incendies ont dévoré environ 660 hectares de forêt dans le sud du département, l’un « fixé », l’autre dont la progression a été ralentie.

A l’ouest de la France près de Rennes un incendie s’est aussi déclaré dans la nuit dans la forêt de Brocéliande qui a déjà détruit 300 hectares de végétation et deux bombardiers d’eau suédois arrivés en renfort aident à le combattre. Le feu s’est déclaré vers une heure du matin sur la commune de Campénéac. Il était « toujours actif » vendredi, selon la préfecture du Morbihan.

En Ardèche un feu a également ravagé 320 hectares depuis mercredi soir et la situation est loin « d’être fixé », ont indiqué les pompiers de la région soulignant que le lieu est difficile d’accès.

Face à cette situation « exceptionnelle », plusieurs grandes entreprises françaises – Carrefour, Orange, EDF et GRDF – ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant à l’appel du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

– Nuits caniculaires –

La France souffre d’une troisième vague de chaleur. La nuit de jeudi à vendredi a été chaude, avec plus de 25°C à 5h00 vendredi dans le Gers, le Lot-et-Garonne, la Gironde et la Charente.

Pour Maurin Bérenger, viticulteur à Grezels dans le Lot, la situation est « inédite. On est obligé de s’adapter, on travaille très tôt le matin, voire la nuit. Cette nuit, j’ai commencé à 3h00, et ceux qui ont des salariés commencent à 6h00 pour éviter la chaleur ».

Selon Météo-France, dans l’après-midi, les températures maximales devaient afficher de 38 à 40°C en Occitanie, Nouvelle-Aquitaine et Pays-de-la-Loire.

19 départements du sud-ouest au Finistère ont été placés en vigilance orange canicule par Météo-France.

Le seuil des 40°C n’avait été dépassé qu’une fois dans les années 1960 et une fois dans les années 1970 en France. Il est voué à devenir plus fréquent.

Selon Jean-Michel Soubeyroux de Météo-France, l’été 2022 en France s’approche déjà de ce que serait « un été moyen du milieu de siècle » dans un des scénarios pessimistes du réchauffement climatique, dit-il à l’AFP.

A Paris, Caroline Dubois, retraitée de 72 ans, « laisse les fenêtres ouvertes dans tout l’appartement pour qu’il y ait un courant d’air ». Stéphanie Ryan, 36 ans, consultante pour une agence de recrutement, pose des « serviettes mouillées » devant son ventilateur, c’est « efficace », dit-elle.

Canicule signifie aussi sécheresse, exceptionnelle dans le pays après un mois de juillet où moins d’un centimètre de pluie est tombé en moyenne. Les nappes phréatiques se vident à un niveau préoccupant, a averti le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

Il est interdit d’arroser sur une grande partie de la France et 73 préfets ont même interdit les prélèvements d’eau aux agriculteurs sur tout ou partie de leurs départements. Une interdiction pas toujours respectée car sécheresse et canicule amoindrissent les rendements de nombreuses activités agricoles : arboriculture, maraîchage, céréales et même élevage.

La pluie tant attendue, par les pompiers comme par les autres habitants, arrivera par des orages vendredi soir sur les Alpes et les Pyrénées, mais seulement à partir de samedi soir sur le reste de la France.

burs/ff/vk

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