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quand les scooters se font la course… en toute légalité

Environ 200 mètres en six secondes: près de Bangkok, une compétition de « dragster moto » défie le temps et le danger, à toute vitesse sur une ligne droite bordée de palmiers, dans un pays réputé pour ses accidents de la route.

Sur le guidon d’Anawat Duangdara, avant la course, sont accrochées deux guirlandes de fleurs jaunes, un porte-bonheur bien connu des Thaïlandais.

« J’ai déjà chuté sur la piste, mais je m’en suis sorti avec des égratignures », lance le pilote de 19 ans surnommé « Boss », qui s’apprête à démarrer le moteur de son scooter avec un casque pour seule protection.

Avec son pull à col roulé noir et son jeans, le jeune homme fait partie de la cinquantaine de téméraires réunis à Chonburi, en banlieue de Bangkok, pour une course annuelle de « dragster moto », une première dans le royaume.

Il s’agit de parcourir un peu plus de 200 mètres en ligne droite, en mode contre-la-montre. Avec un bout, un chèque d’environ 1.600 euros pour le vainqueur.

La présence d’écuries amateurs dans des stands de fortune, avec des mécaniciens aux petits soins des scooters allégés pour gagner en vitesse, donnerait presque à l’événement des faux-airs de Grand prix de MotoGP, attendu en Thaïlande début octobre sur le circuit de Buriram.

Autour de la piste, environ 200 spectateurs, qui ont payé leur ticket 150 bahts (environ 4 euros), observent les moteurs débridés, dans une ambiance où se mêlent crissements de pneus, musique pop, et « grid girls ».

– Meilleure protection –

« J’aime la vitesse et les motos, c’est pour ça je suis ici », déclare l’un des curieux, Saranyu Hananthisingh, 24 ans.

« Si tu participes ici, tu gagnes en célébrité, et de l’argent », assure Weerachai Roupkajor, l’organisateur de la compétition.

Mais pas que: ce genre d’événements offre de la sécurité à ses participants passionnés de vitesse. « A 100%, ça permet de réduire les courses de rue », explique-t-il.

En Asie du Sud-Est, la région qui compte le plus de morts par accidents de la route dans le monde selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé de 2018, la Thaïlande ne fait pas figure d’exception.

Un réseau de courses illégales s’est taillée une place au milieu du trafic désordonné, entre règles non-respectées et infrastructures insuffisantes. Dans ce système, « il n’y a peu de marge pour l’erreur. Si tu en fais une, tu meurs ou tu deviens handicapé », explique Anawat Duangdara.

« Mais sur le circuit, si tu as un accident, tu chutes seul et il y a des médecins pour me prendre en charge », poursuit-il.

Sur la ligne de départ, « quand j’ai tourné la poignée d’accélérateur, je n’étais pas du tout apeuré ou excité. J’étais calme », décrit-il. Six secondes plus tard, c’était déjà fini.

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