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Maths le matin, cascades l’après-midi au programme du nouveau lycée du Puy du Fou

Bras croisés et jambes tendues, les élèves se jettent un à un sur un immense coussin rempli d’air: c’est cours de cascade à « Puy du Fou Académie », un lycée privé hors contrat qui vient d’ouvrir ses portes dans les coulisses du parc vendéen.

« Le matin, on a tout ce qui est enseignements généraux, donc les mathématiques, le français, tout ça. Et l’après-midi, on a les options. Donc en Seconde, c’est combat-cascade, danse, équitation et théâtre », détaille Timéo Corby, un des 297 élèves scolarisés ici, de la maternelle au lycée.

« On apprend tout ce qui est les parades en combat, les attaques », énumère l’adolescent qui a troqué la cravate rouge et bleu de rigueur pendant son cours de français sur la poésie baroque pour un short et de fausses épées en bois.

L’entraînement se déroule dans un décor de bataille navale, et non loin de là, d’autres camarades qui font partie de la première promotion de 42 lycéens –après l’ouverture de l’école primaire en 2015 et du collège en 2018– apprennent l’équitation.

Concentrés sur d’athlétiques chevaux blancs à la crinière impeccable, ils semblent à peine entendre la musique épique diffusée dans le parc d’attraction, l’un des plus fréquentés de France, avec 2,3 millions de visiteurs en 2019.

« Nos élèves sont intégrés dans les spectacles du Puy du Fou, donc ça c’est une chance incroyable pour eux », souligne François Roucher, le directeur de l’établissement, qui débute en Vendée après avoir dirigé les classes préparatoires du Collège Stanislas à Paris.

– Uniforme obligatoire –

L’établissement, non confessionnel, exige le port de hauts blancs et pantalons ou jupes mi-longues bleu marine, et les élèves commencent chaque semaine par une cérémonie de levée des couleurs: drapeau français et drapeau du Puy du Fou.

« On souhaite que nos élèves se forgent une identité et un caractère en sachant d’où ils viennent sur le plan culturel », indique le directeur, pour qui cette école n’est « surtout pas un instrument politique ».

Dans « Le Puy du Faux », un ouvrage paru fin mars, quatre historiens ont accusé le parc de se servir de « vieux clichés historiques » pour diffuser des « messages politiques très marqués à droite ».

Pendant la présidentielle, l’ex-candidat Reconquête!, Eric Zemmour, avait reçu le soutien du fondateur du parc, Philippe de Villiers.

« Moi j’arrive dans l’école juste après le +Puy du Faux+ donc les polémiques sont là et en tant que prof d’Histoire, j’ai bien évidemment macéré et travaillé cela », avance Marc de Massia, fraîchement embauché et arborant sur sa veste le blason à losanges qui orne aussi le fronton de l’école.

Le parc et l’école sont « deux entités différentes », assure-t-il, estimant que « si des enfants sortent de mon cours en sachant ce que je pense idéologiquement, en sachant ce que je vote, je fais une faute professionnelle ».

– « Pas hors cadre » –

« L’académie du Puy du Fou s’est dotée de nouveaux locaux lui permettant d’ouvrir un lycée », indique le rectorat de l’Académie de Nantes, précisant qu’en Vendée, 0,69% des élèves des 1er et 2nd degrés sont scolarisés dans des établissements privés hors contrat.

« Nous sommes un établissement privé hors contrat (…) Pour moi c’est évidemment pas hors cadre », fait valoir François Roucher, qui dit préparer les élèves au brevet et au bac en souhaitant qu’ils puissent choisir « tous types d’orientations », pas seulement dans des domaines artistiques.

L’école, située en pleine campagne, est composée de bâtiments bas recouverts de tuiles rouges. Dans le hall d’entrée trône un buste de Jeanne d’Arc.

« Quand on rentre dans le Puy du Fou, on fait partie d’une famille », estime Maeva Léger, dans la même classe que Timéo, qui a convaincu ses parents et son petit frère de déménager depuis le Var pour suivre ce cursus atypique.

Les frais de scolarité sont de 950 euros par an en primaire, 1.950 au collège et 2.400 au lycée. « Ce qui coûte cher, c’est les à-côtés: la cantine, la famille d’accueil, les trajets pour venir voir sa famille le week-end », décrit Edith Fortin, une Rennaise dont le fils est scolarisé en 4e.

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