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militaires et civils signent un accord de sortie de crise

Des dirigeants militaires et civils au Soudan ont signé lundi un premier accord visant à mettre fin à la profonde crise politique dans le pays depuis le putsch il y a un peu plus d’un an, alors que des manifestants ont crié à la « trahison ».

L’accord, salué par Washington et ses alliés, intervient après de multiples tentatives pour sortir de l’impasse depuis que le chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhane, a pris le pouvoir et évincé les dirigeants civils.

Le coup d’Etat du général Burhane le 25 octobre 2021 a fait dérailler une transition difficile vers un régime civil installé après l’éviction en 2019 de l’ancien président Omar el-Béchir, qui a dirigé pendant près de trois décennies ce pays pauvre d’Afrique du Nord-Est.

Depuis, des manifestations quasi hebdomadaires contre le putsh ont lieu dans ce pays frappé par une crise économique et une montée de la violence inter-ethnique.

L’accord cadre a été signé par le général Burhane, le commandant paramilitaire Mohamed Hamdan Daglo ainsi que plusieurs groupes civils, notamment les Forces pour la liberté et le changement (FFC) qui ont été évincées lors du coup d’Etat.

Cette initiative a été aussitôt dénoncée par des centaines de Soudanais qui se sont rassemblés à Khartoum: « L’accord est une trahison » et les FFC « ont vendu notre sang », criaient les manifestants.

« Nous rejetons cet accord car il a ignoré les demandes de justice réclamées par la rue pour les personnes tuées depuis le coup d’Etat », a déclaré un manifestant à Khartoum, Mohamed Ali.

Le document a été négocié en présence de responsables des Nations unies, de diplomates occidentaux ainsi que d’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis, selon la FFC.

La signature s’est déroulée en présence du représentant spécial de l’ONU, Volker Perthes, et celui de l’Union africaine, Mohamed Belaish.

« La cérémonie d’aujourd’hui est le point culminant des efforts soutenus déployés par les parties prenantes soudanaises au cours de l’année écoulée pour trouver une solution à la crise politique et rétablir l’ordre constitutionnel », a déclaré Volker Perthes.

Les Etats-Unis, la Norvège, le Royaume-Uni, les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont « salué » cet accord qualifié de « premier pas essentiel vers l’établissement d’un gouvernement dirigé par des civils et la définition de dispositions constitutionnelles pour guider le Soudan dans une période de transition aboutissant à des élections ».

– « Autorité civile de transition » –

Le général Burhane a promis il y a plusieurs mois un retrait de l’armée du pouvoir pour permettre aux groupes politiques de former un gouvernement civil, alors que les manifestations anti-putsh ont fait 121 morts depuis un an.

Au cours de la cérémonie, le général Daglo a réitéré l’engagement de l’armée à quitter la scène politique en déclarant qu’il était « essentiel de construire un régime démocratique durable ».

L’accord a été annoncé à l’issue d’une réunion vendredi entre les Forces pour la liberté et le changement et d’autres groupes politiques avec de hauts responsables militaires, en présence de responsables de l’Union africaine, de l’ONU, de l’IGAD, ainsi que de diplomates occidentaux. Il constitue la première étape d’un processus politique en deux phases.

Dans un premier temps, « l’accord cadre jette les bases de l’établissement d’une autorité civile de transition », ont indiqué les FFC, notant que d’autres groupes civils l’avaient également signé.

La deuxième phase comprend un accord final traitant de questions telles que la justice transitionnelle et les réformes de l’armée, phase qui devrait être achevée « d’ici quelques semaines », selon un communiqué des FFC.

Cependant, cette partie est beaucoup plus épineuse, des observateurs se demandant si l’armée serait disposée à renoncer à des intérêts économiques et à des pouvoirs plus larges qu’elle considère comme son domaine privilégié.

La première phase de l’accord « est un engagement de très bas niveau de la part de Burhane qui lui permet de survivre » politiquement, a déclaré Kholood Khair, analyste d’un groupe de réflexion basé à Khartoum.

Mais les signataires seront probablement confrontés à « une véritable crise politique alors qu’ils commencent à parler sérieusement des réformes du secteur de la sécurité, de la justice transitionnelle (et) de la responsabilité financière », a-t-elle ajouté.

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