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La Métropole de Saint-Etienne vote pour la démission de Gaël Perdriau

La Métropole de Saint-Etienne a voté jeudi à une large majorité (60%) « pour » la démission de son président Gaël Perdriau, maire de la ville, englué depuis trois mois dans une affaire de chantage à la sex-tape.

« Le maire a évoqué son retrait, il faudra clarifier », a commenté le premier vice-président LR de la Métropole Hervé Reynaud, en annonçant le résultat du vote à bulletin secret: 110 exprimés pour 119 votants, 73 voix pour et 37 contre, 9 blancs ou nuls.

Face aux appels à la démission, Gaël Perdriau avait annoncé en début de séance qu’il se mettait en « retrait total » de ses fonctions de président de la métropole, après un long plaidoyer sur la « présomption d’innocence ».

« J’entends le besoin de certains de me voir prendre du recul… C’est la raison pour laquelle je prends la décision de me mettre en retrait total de la Métropole », avait dit l’ex-LR, avant de quitter la séance du conseil métropolitain.

Le couperet est tombé après un long débat sur ses réponses au « vœu pour imposer que la morale et l’éthique des conseillers métropolitains soient respectées » que venait de présenter une demi-douzaine d’élus.

« Le contexte judiciaire pèse lourdement sur notre métropole », surtout depuis que « nous avons assisté avec stupeur à une tentative inédite de censure préalable d’un article de presse », dit le texte.

« M. Perdriau a perdu toute forme de légitimité d’exercer un mandat, le maintien dans ses fonctions serait une insulte (…) S’il lui reste un soupçon de dignité, il doit quitter ses mandats dans les meilleurs délais, c’est le dernier service qu’il doit rendre aux habitants avant de répondre à la justice », poursuit le vœu.

Le maire de Saint-Etienne et président de la métropole, élu en 2014 et réélu en 2020, se trouve depuis trois mois au cœur d’une enquête judiciaire sur le tournage et l’usage d’une vidéo à caractère sexuel dans laquelle on peut voir son ex-premier adjoint centriste Gilles Artigues se faire masser par un homme dans une chambre d’hôtel, fin 2014.

Nommément accusé par M. Artigues, placé en garde à vue mi-septembre, cité dans des enregistrements audio accablants, l’élu de 50 ans a toujours clamé son innocence.

– « Confiance rompue » –

Jeudi, il a de nouveau dénoncé un « pilonnage médiatique » basé sur des « enregistrements illégaux », tout en soulignant la « politique hostile » que Laurent Wauquiez, le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, mène selon lui vis-à-vis de la mairie et de la métropole réunissant 53 communes et 400.000 habitants.

L’affaire révélée par Mediapart l’a déjà poussé à limoger son directeur de cabinet puis à renoncer fin septembre à ses fonctions représentatives à la ville et à la Métropole, tandis qu’un de ses adjoints municipaux accusé d’avoir tourné les images compromettantes démissionnait. Son exclusion de LR a été prononcée sans attendre d’éventuelles suites judiciaires.

Selon lui cependant, « aujourd’hui rien n’empêche le bon fonctionnement des institutions » à Saint-Etienne et « le travail se déroule normalement ».

L’annonce « inattendue » de son retrait et sa « sortie théâtrale » de l’assemblée ont été ensuite commentées par les élus métropolitains, dans une série de prises de parole majoritairement favorables à sa démission.

C’est sa tentative avortée pour bloquer par voie judiciaire une nouvelle publication de Mediapart, fin novembre qui a fini par retourner ses pairs contre lui.

« Traumatisme », « confiance rompue », « travail impossible », ces mots sont plusieurs fois revenus dans les débats, un de ses anciens alliés, Hervé Reynaud, pointant même sa « frénésie nihiliste qui correspond à une prise en otage des élus ».

« Qui peut croire à un complot? La réalité c’est qu’il a réussi à fédérer contre lui l’ensemble de l’arc républicain, c’est une performance de parvenir à une telle unanimité contre soi », a ironisé le socialiste Pierrick Courbon.

Gaël Perdriau considère en effet que les articles publiés par Mediapart « sont une brique d’une logique politique » destinée à le détruire, comme il l’a répété mercredi dans un entretien avec l’AFP et le Progrès, en dénonçant un « acharnement » contre lui.

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