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perpétuité pour Ayoub El Khazzani

Le Marocain Ayoub El Khazzani, le tireur mandaté par le groupe Etat islamique (EI) pour commettre un attentat contre un train Thalys en août 2015, a été condamné jeudi en appel à la réclusion criminelle à perpétuité pour « tentatives d’assassinats terroristes ».

La cour d’assises spéciale présidée par David Hill a suivi à la lettre les réquisitions du ministère public confirmant la décision de première instance.

La peine du Marocain, âgé de 33 ans, a été assortie d’une période de sûreté de 22 ans et d’une interdiction définitive du territoire à l’issue de son emprisonnement.

Debout dans son box, l’accusé a accueilli le verdict sans réagir.

Lors de l’audience en appel, Ayoub El Khazzani a livré « peu d’éléments utiles à l’enquête », a estimé M. Hill en annonçant le verdict. « Il existe un doute sur le travail de remise en question » de l’accusé, a-t-il poursuivi.

Invité dans la matinée à s’exprimer avant le verdict, M. El Khazzani avait fait part de ses « regrets » et de sa « honte » pour l’acte qu’il comptait accomplir.

Lors de son procès en première instance, en décembre 2020, M. El Khazzani avait déjà été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Il est à l’isolement depuis le début de son incarcération en août 2015.

Lors de ce deuxième procès, l’accusé a répété, comme pendant le premier, qu’il ne voulait pas « tuer des civils, des femmes ou des enfants ».

Il a expliqué en substance qu’il souhaitait prendre pour cibles des fonctionnaires de la Commission européenne, coupables à ses yeux, de « donner les ordres aux forces de la coalition pour les bombardements en Syrie ».

Il a également exprimé des « regrets » pour son projet meurtrier et s’est dit « heureux » qu’il n’y ait pas eu de morts.

« S’il n’y a pas eu un seul mort » dans l’attaque avortée du train Thalys Amsterdam-Paris du 21 août 2015, « ce n’est pas grâce à M. Khazzani mais à l’intervention héroïque de passagers » du train, a relevé mercredi l’avocate générale dans son réquisitoire.

Au cours de l’audience, M. El Khazzani n’a pas été mesure d’expliquer comment il aurait pu distinguer des fonctionnaires de la Commission des autres passagers.

– Arsenal impressionnant –

Il est monté dans le train à Bruxelles avec un arsenal impressionnant: une kalachnikov avec neuf chargeurs contenant près de 300 munitions, un pistolet semi-automatique, un cutter et une bouteille remplie de liquide inflammable.

Ayoub El Khazzani n’a été empêché de commettre un massacre que par la courageuse intervention de plusieurs passagers, dont deux soldats américains en civil et non armés alors en vacances en Europe. Avant d’être maîtrisé, il a fait usage de ses armes, blessant d’une balle dans le dos un passager qui avait réussi à s’emparer de sa kalachnikov.

L’attaque du Thalys avait pour but « de faire le plus de victimes possible », a soutenu l’accusation au cours du procès.

Le commanditaire du tireur contrarié était Abdelhamid Abaaoud, un recruteur de l’EI, futur coordinateur des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis.

M. El Khazzani a caché aux enquêteurs ses liens avec Abdelhamid Abaaoud jusqu’à la mort de ce dernier, tué par la police à Saint-Denis cinq jours après les attaques du 13-Novembre.

Connaissait-il les projets d’attaques sur Paris ? Il n’a rien dit et surtout pas révélé qu’Abdelhamid Abaaoud était à Bruxelles à l’été 2015 et non plus en Syrie comme le pensait alors les services de renseignement occidentaux.

C’est Abdelhamid Abaaoud lui-même qui l’a formé au maniement des armes lors de son séjour en Syrie en mai 2015, a reconnu M. El Khazzani. Et c’est ensemble qu’ils ont rejoint clandestinement l’Europe en août 2015.

« M. El Khazzani ne pouvait rien dire car il ne savait rien », a soutenu son conseil, Me Martin Méchin.

Selon l’accusation, il ne fait aucun doute que l’attaque ratée du Thalys s’est inscrite « dans une véritable campagne d’attentats de masse qui trouve son apogée » dans les attentats du 13-Novembre à Paris et en mars 2016 à Bruxelles.

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