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Lula condamne le saccage par des « fascistes » des lieux du pouvoir à Brasilia

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a condamné très fermement dimanche l’invasion des lieux de pouvoir à Brasilia par des « vandales fascistes » après le saccage par des centaines de bolsonaristes du palais présidentiel, de la Cour suprême et du Congrès.

Lula, en fonction depuis seulement une semaine et déjà confronté à une crise majeure, a par ailleurs décrété une « intervention fédérale » pour reprendre en main la sécurité de la capitale, où les policiers ont été totalement débordés par les assauts des partisans de l’ex-président d’extrême droite.

Ce décret permet de placer les forces de l’ordre locales sous le commandement des forces fédérales en cas de crise grave.

« Nous allons tous les retrouver et ils seront tous punis », a déclaré au sujet des bolsonaristes responsables de saccages Lula, depuis Araraquara, dans l’Etat de Sao Paulo, où il s’était rendu après des inondations.

« La démocratie garantit la liberté d’expression, mais elle exige aussi que les institutions soient respectées », a-t-il ajouté, déplorant des incidents « sans précédent dans l’histoire du Brésil ».

Brasilia était plongée dans le chaos dimanche, après l’invasion du palais présidentiel, de la Cour suprême et du Congrès par une marée humaine de manifestants vêtus de jaune et de vert, une semaine exactement après l’investiture du président de gauche Lula dont ils refusent l’élection.

Ces images impressionnantes ont rappellé l’invasion du Capitole à Washington par des partisans de l’ex-président Donald Trump, en janvier 2021.

Sur la rampe du palais de Planalto, des policiers à cheval tentaient tant bien que mal de déloger les manifestants.

Au milieu de la place des Trois pouvoirs, où se côtoient le Congrès, le palais présidentiel et la Cour suprême, un agent de la police montée a été désarçonné puis frappé à terre par des assaillants armés de bâtons.

Des grenades assourdissantes ont été lancées par les forces de l’ordre depuis un hélicoptère sur les manifestants qui occupaient le toit du Congrès.

– Journalistes agressés –

Sur les réseaux sociaux, ont circulé des vidéos montrant des bureaux de parlementaires saccagés ou des manifestants debout sur les sièges de l’hémicycle au Sénat.

L’un d’eux s’est assis sur le siège du président de la Chambre haute, un mimétisme saisissant avec les manifestants pro-Trump au Congrès américain il y a deux ans.

Les dégâts sont considérables, dans ces bâtiments qui sont des trésors de l’architecture moderne et regorgent d’oeuvres d’art.

Selon la chaîne CNN, des manifestants ont mis le feu au tapis d’un salon du Congrès, qui a dû être inondé pour éteindre l’incendie.

La zone près de la Place des trois pouvoirs avait été pourtant bouclée par les autorités, mais les bolsonaristes sont parvenus à rompre les cordons de sécurité.

Les policiers ont tenté, en vain, de les repousser avec du gaz lacrymogène.

« Cette tentative absurde d’imposer une volonté par la force ne va pas prévaloir. Le gouvernement du District fédéral (de Brasilia) va envoyer des renforts et les forces dont nous disposons sont en train d’agir », a déclaré sur Twitter Flavio Dino, ministre de la Justice et de la Sécurité publique.

Un syndicat de presse local a fait état de l’agression de cinq journalistes. Parmi eux, un photographe de l’AFP a été frappé et s’est fait voler tout son matériel.

– Demande d’intervention militaire –

« Il faut qu’on rétablisse l’ordre, après cette élection frauduleuse », a dit à un journaliste de l’AFP présent sur place Sarah Lima, ingénieure pro-bolsonaro de 27 ans venue de Goianesia, à 300 km de Brasilia.

Ces saccages ont provoqué une avalanche de réactions outrées dans le monde.

En France, le président Emmanuel Macron a appellé au « respect des institutions démocratiques » au Brésil et a souligné le « soutien indéfectible de la France » au président Lula.

A Bruxelles, le président du Conseil européen Charles Michel a exprimé sa « condamnation absolue ».

Le président de gauche du Chili, Gabriel Boric, a apporté sur Twitter son soutien au gouvernement Lula « face à cette attaque lâche contre la démocratie ». Son homologue colombien, Gustavo Petro, a condamné pour sa part une « attaque fasciste ».

Des bolsonaristes manifestaient déjà devant des casernes militaires depuis la défaite de peu du président sortant d’extrême droite face à Lula le 30 octobre.

Ils réclamaient l’intervention de l’armée pour empêcher ce dernier de revenir au pouvoir pour un troisième mandat, après ceux de 2003 à 2010. Certains d’entre eux ont également bloqué des axes routiers pendant plus d’une semaine après l’élection.

Jair Bolsonaro, qui n’a jamais félicité Lula pour sa victoire et a boudé son investiture, a quitté le Brésil deux jours avant la fin de son mandat et se trouve en Floride, aux Etats-Unis.

L’investiture de Lula s’est déroulée le 1er janvier à Brasilia sans incident majeur, en présence de dizaines de milliers de ses partisans.

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