La mère de Julie Douib a dénoncé jeudi comme un « voleur de vie » son ex-compagnon, jugé en appel à Ajaccio pour le meurtre de la jeune femme en mars 2019.
« Jour et nuit, je vois ma fille dans son cercueil, j’entends le cri de mon petit-fils quand il a vu sa mère dans son cercueil. Pour m’aider, pour pouvoir dormir, je prends des somnifères. Mes nuits sont sans rêves. Il nous a tous bousillés », a témoigné Violetta Douib lors de l’avant-dernier jour du procès.
« C’est un voleur de vie, un voleur de rêve, un voleur de maman, c’est juste un assassin », poursuit-elle en évoquant Bruno Garcia-Cruciani, 46 ans, qui a tué sa fille de 34 ans, dont il était séparé depuis six mois, par balles en mars 2019 à l’Ile Rousse.
Condamné à la réclusion criminelle a perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans en juin 2021 par la cour d’assises de Bastia, il a fait appel, affirmant n’avoir pas eu un procès équitable et niant toute préméditation.
Évoquant ses petits-fils, les deux enfants du couple, aujourd’hui âgés de 12 et 14 ans et qui n’assistent pas au procès, Violetta Douib dit qu’ils « vont mieux, bien je ne sais pas, et tout ce qu’ils veulent c’est une vie normale ».
Jordan, le frère de Julie, témoigne à son tour: « J’essaie de mettre de côté toute la rage, toute la colère et toute la haine que j’ai pour monsieur Garcia pour n’être que le tonton » de ses neveux, « beaux », qui « ressemblent à Julie ». « Elle avait peur pour ses fils (…) Elle s’est sacrifiée », estime-t-il.
Le père de la victime, Lucien Douib, prend la parole en dernier: « Je lui (l’accusé) avais dit que Julie c’était mes yeux ! Il m’a rendu aveugle, je pleure Julie tous les jours depuis quatre ans. Je prends des cachets, je suis détruit intérieurement ».
Il évoque aussi le « moment de réconfort » lorsqu’au premier procès l’avocat général avait reconnu que la gendarmerie « avait été défaillante » dans l’affaire. « Ça ne la ramènera pas, mais c’est une reconnaissance de dire qu’il y a eu quelque chose. C’est dur de me dire qu’on aurait peut-être pu la sauver ». La victime avait déposé plainte à de multiples reprises contre son futur meurtrier.
Bruno Garcia-Cruciani a de son côté nié une nouvelle fois toute préméditation, assurant que le premier tir était « un accident. »
Ses avocats ont demandé que soit posée une question supplémentaire à la cour et aux jurés sur l’altération de sa responsabilité pénale en raison de la prise de stéroïdes par l’accusé, ce qui aurait pu provoquer « une exacerbation de son naturel ».
Les réquisitions puis les plaidoiries de la défense sont attendues vendredi, avant le verdict, probablement tardif.
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