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l’heure du verdict, perpétuité requise

Bruno Garcia-Cruciani sera-t-il condamné à perpétuité comme l’a requis l’avocate générale pour le féminicide de Julie Douib ? La cour d’assises d’appel de Corse-du-Sud est partie délibérer vendredi soir après des excuses tardives de l’accusé.

Au procès de première instance, l’accusé avait été condamné à la perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans et de la privation de son autorité parentale.

L’avocate générale Catherine Levy a requis vendredi « la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté maximale de 22 ans ».

« C’est une exécution pure et simple », a martelé la magistrate, rappelant qu’il « a traqué » la jeune femme de 34 ans avant de la tuer par balle le 3 mars 2019 à l’Ile-Rousse. Et pour elle, « le seul fait de se présenter à la porte de quelqu’un avec une arme chargée constitue la préméditation ».

Pour souligner encore cette préméditation, elle a égrainé les recherches sur internet effectuées avant les faits par l’accusé sur la « peine pour homicide » ou comment « partir vivre en Thaïlande ». Circonstances également aggravantes, la vente de ses véhicules et le fait d’avoir confié les passeports des enfants à sa « tata de coeur » avant les faits.

– « Rien ne l’arrête » –

Des éléments de préméditation que Me Gilles Antomarchi et Me Jean-Paul Eon, en défense, se sont attelés à démonter, défendant la thèse d’un premier tir accidentel, concédant un deuxième tir volontaire mais « pas d’exécution ».

Quant à la peine de perpétuité requise, « c’est la peine des tueurs en série », s’est indigné Me Antomarchi, dénonçant la pression de « la médiatisation ».

L’avocate générale a ensuite rappelé les menaces de mort proférées par l’accusé lors de sa détention après la mort de Julie Douib contre des amies de la jeune femme, un entraineur de sport qu’elle fréquentait et son père.

« Rien ne l’arrête, même en détention », a résumé Mme Levy.

Un état d’esprit belliqueux de l’accusé, avant, pendant et après les faits, que ses avocats ont attribué à sa consommation d’anabolisants stéroïdiens pouvant susciter « une paranoïa » et des « explosions de violences ». Ils ont demandé aux jurés de retenir « une abolition du discernement ».

Plus tôt, Me Francesca Seatelli, avocate des deux fils du couple, aujourd’hui âgés de 12 et 14 ans, avait appelé la cour à les « protéger de leur père », décrivant des garçons « terrifiés à l’idée que leur père sorte de prison et vienne les chercher ».

Bruno Garcia-Cruciani, « un homme dangereux », a « constamment utilisé » ses enfants « comme un propriétaire » et veut « les récupérer pour lui, pas pour eux », a souligné l’avocate, assénant qu’il a fait d’eux « à perpétuité des fils d’assassin, à jamais des orphelins ».

Elle a demandé à la cour de leur dire, par son jugement, « que ce n’est pas leur faute ».

– « Voleur d’amour » –

« Je voudrais avoir un mot pour Julie », a dit vendredi soir Bruno Garcia-Cruciani avant que la cour ne se retire autour de 20H15 pour un verdict attendu dans la soirée.

« J’ai enlevé la vie de Julie », « la mère de mes enfants » et « je demande pardon », « je m’en excuse ». Il a également « demandé pardon à la famille Douib », et concernant Lucien Douib, le père de Julie, il a dit: « s’il s’est senti menacé, je m’en excuse ». Excuses également pour les autres menaces proférées.

« Je ne suis pas allé pour enlever la vie de Julie », a-t-il aussi répété, rejetant la préméditation.

Quant à ses enfants, « je serai toujours là pour eux et je les laisserai jamais », a-t-il conclu en s’excusant.

Pour Jean-Sébastien De Casalta, l’un des trois avocats de la famille Douib, « c’est le procès d’un féminicide devenu symbole », a-t-il lancé, qualifiant l’accusé de « voleur de vie », « voleur de rêves » et « voleur d’amour ».

Electrochoc social, ce crime, le 30e féminicide sur 149 en 2019 en France, avait suscité une vague d’indignation dans le pays, entraînant l’organisation par le gouvernement d’un « Grenelle » sur les violences faites aux femmes.

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