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affrontements entre manifestants et police autour du Parlement

A coups de pied, des centaines de manifestants, encagoulés et munis de boucliers, ont affronté la police près du Parlement péruvien, samedi à Lima, dans un nouvel épisode de violences après le refus des parlementaires de donner leur feu vert à des élections anticipées.

Au milieu des grenades lacrymogènes, le centre de Lima a été une fois de plus le théâtre d’échauffourées entre forces de l’ordre et manifestants les plus violents, dans une crise politique qui dure depuis 52 jours.

« Pas un mort de plus, Dina assassin », « Nous voulons la dignité, Dina démissionne maintenant », scandaient les manifestants lors de la marche organisée samedi, qui a commencé comme une fête populaire avant de virer à l’affrontement entre un groupe d’hommes encagoulés et la police anti-émeute autour du Parlement. Au moins deux personnes ont été blessées, dont un policier.

Les manifestants réclament l’avancée des élections présidentielle et législatives à 2023, une demande formulée par la présidente en intérim Dina Boluarte – dont les manifestants réclament aussi le départ – et rejetée samedi peu après minuit par le Parlement.

Le Pérou est secoué par des protestations de masse qui ont fait 47 morts depuis décembre (46 civils et un policier).

Le projet de loi déposé vendredi prévoyait d’avancer les élections à décembre 2023, au lieu d’avril 2024 comme cela avait été décidé le mois dernier.

Dina Boluarte a déploré samedi que le Parlement n’ait pas été « en mesure de convenir d’une date pour les élections générales, lors desquelles les Péruviens pourront élire librement et démocratiquement les nouvelles autorités ».

« Nous demandons instamment aux députés de mettre de côté les intérêts partisans et de faire primer les intérêts du Pérou », a-t-elle ajouté sur Twitter.

La présidente par intérim avait appelé vendredi à de telles élections anticipées afin de sortir le pays « du bourbier ».

Elle avait dit soutenir l’initiative de l’opposition d’avancer à décembre 2023 les élections présidentielle et législatives.

Mme Boluarte dirige le Pérou depuis la destitution le 7 décembre par le Parlement de l’ancien président élu Pedro Castillo, ce qui a déclenché de violentes manifestations.

A l’origine, son mandat devait courir jusqu’en 2026, soit au terme de celui qu’aurait dû accomplir son prédécesseur.

Mais pour contenir la grogne naissante, le Parlement avait décidé d’avancer les élections générales à avril 2024.

– « Aucun intérêt à rester » –

« Cependant, les protestations continuent, il y a plus de blocages et de violence », avait observé Mme Boluarte.

Elle s’exprimait à l’aéroport de Lima, d’où étaient envoyés médicaments et matériel médical vers le sud du pays paralysé par les blocages routiers.

Elle avait ajouté que l’exécutif organiserait « immédiatement » un scrutin en cas de vote positif du Parlement, assurant ne pas vouloir « s’accrocher au pouvoir ».

« On ne va pas attendre. Il faut que ce soit maintenant », avait tempêté Sandra Zorela, une enseignante de 53 ans à Cuzco, désertée par le touristes qui viennent habituellement visiter le Machu Picchu, joyau du tourisme péruvien fermé en raison des troubles.

– Denrées très chères –

Face à la centaine de barrages routiers érigés, principalement dans le sud du pays, les ministères de l’Intérieur et de la Défense ont annoncé que « la police nationale du Pérou, avec l’appui des forces armées, (allait) effectuer le déblocage des routes ».

Les autorités ont recensé jeudi 88 barricades sur des routes dans huit des 25 régions du Pérou. Est notamment bloquée une autoroute qui constitue la principale voie d’acheminement de produits alimentaires vers Lima.

Ces barrages entraînent des pénuries, font grimper les prix et, selon le gouvernement, compliquent l’accès aux soins et l’arrivée des médicaments dans plusieurs régions.

Le gouvernement a accusé les barrages d’être directement à l’origine de dix décès, dont ceux de trois enfants qui n’ont pu, selon lui, être soignés à temps.

« Il n’y a pas de gaz ni d’essence. Dans les commerces on ne trouve que des denrées non périssables et tout est très cher, jusqu’à trois fois le prix normal », a expliqué vendredi à l’AFP Guillermo Sandino, un expert en marketing basé à Ica, à 300 kilomètres au sud de Lima.

La crise politique a également durement frappé le secteur touristique qui a perdu 5,7 millions d’euros par jour entre juin 2022 et fin janvier, selon le ministère du Tourisme.

Les manifestations se poursuivent quotidiennement, notamment dans les régions pauvres andines du Sud qui soutenaient M. Castillo et voyaient son élection comme une revanche sur ce qu’elles considèrent être le mépris de Lima à leur égard.

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