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Borne lance un appel insistant à la droite avant deux journées décisives

Elisabeth Borne a assuré mardi qu’un vote positif des députés de droite sur sa réforme des retraites ne serait pas interprété comme un « soutien au gouvernement », lançant un nouvel appel à ces voix cruciales avant deux journées décisives au Parlement.

« Vous serez (…) conduits à vous exprimer sur la réforme des retraites. Pas sur un soutien au gouvernement, mais sur ce projet, sur ce projet seulement », a déclaré la Première ministre devant l’Assemblée nationale, martelant à une douzaine de reprises dans une anaphore qu' »une majorité existe » pour voter le texte.

« Une majorité existe, qui n’a pas peur des réformes, même impopulaires, quand elles sont nécessaires », a-t-elle ajouté. Avant de demander à l’opposition, dans une autre anaphore, « d’assumer » son attitude quand elle fait « le choix de l’obstruction ».

Mais avant un éventuel vote à haut risque à l’Assemblée jeudi, le gouvernement compte sur la réunion en commission mixte paritaire (CMP) – sept députés, sept sénateurs et autant de suppléants – pour échafauder un texte de compromis.

« Si la CMP a un texte commun, ce texte aura une majorité » jeudi au Sénat puis à l’Assemblée, a estimé le ministre du Travail Olivier Dussopt.

Le conclave se réunira à huis clos comme c’est l’usage, sous la pression d’une huitième journée de manifestations des opposants à la réforme.

– « Magouilles » –

La mobilisation sociale semble s’essouffler, mais ses conséquences restent particulièrement désagréables dans plusieurs villes: des monceaux d’ordures jonchent les rues, avec 6.600 tonnes de déchets non ramassés rien qu’à Paris.

Même si un compromis est probable au sein de la CMP, où les macronistes et la droite sont majoritaires, la tension était palpable mardi à l’Assemblée, et le suspense toujours immense sur le vote qui devrait suivre jeudi.

Cette incertitude laisse planer la possibilité que le gouvernement déclenche l’article 49.3 de la Constitution, qui permet une adoption sans vote mais expose l’exécutif à une motion de censure.

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a dit non mardi à la demande des socialistes et de La France insoumise d’une retransmission audio et vidéo de la réunion de la commission mixte. Ses débats feront donc l’objet d’un compte rendu écrit, mais sans doute avec quelques jours de décalage.

Le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud avait demandé de rendre ce débat en CMP public, afin d’être à la hauteur du « moment politique ». Le coordinateur de LFI Manuel Bompard a appuyé la requête, pour éviter « un huis clos secret avec des arrangements, des combines et des magouilles ».

– « Décidé ailleurs » –

En réaction, LFI devrait tweeter en direct les délibérations du conclave, plusieurs de ses élus donnant « rendez-vous » sur les réseaux sociaux.

Les parlementaires fourbissaient leurs armes et leurs arguments en vue du conclave. « Ce n’est pas un dîner entre amis cette CMP », a prévenu auprès de l’AFP le député LFI Hadrien Clouet, membre suppléant de cette instance.

Mais Thomas Ménagé, membre titulaire pour le groupe Rassemblement national, admet qu' »on sera en partie spectateurs de quelque chose qui a déjà été décidé ailleurs » entre le gouvernement et les Républicains, sur lesquels l’exécutif compte pour faire passer sa réforme.

Le gouvernement a déjà concédé à la droite un recul de l’âge de départ à 64 ans, et non 65, ainsi qu’un relèvement des petites pensions élargi aux retraités actuels.

Au sein du groupe LR, on souligne que le « seul sujet » sera les carrières longues.

Certaines concessions sur ce sujet faites à LR sous l’impulsion du député Aurélien Pradié pourraient disparaître du texte final, a prévenu lundi le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, soucieux de « l’équilibre » financier de la réforme.

– Pas de « journée noire » –

La droite pourrait aussi remettre sur la table un amendement qui demande que la suppression des régimes spéciaux de retraite, plus généreux, concerne aussi les salariés actuels. Il n’avait pas pu être voté au Sénat.

Cette commission, « ça risque d’être un peu long », relève le député centriste du groupe Liot et vieux routier de l’Assemblée, Charles de Courson.

Les yeux sont déjà rivés sur la journée de jeudi à l’Assemblée, où les députés opposés à la réforme préparent une motion de rejet global du texte, s’il est soumis au vote, et une « motion de censure transpartisane » contre le gouvernement.

Le patron de la CFDT Laurent Berger a une nouvelle fois mis en garde contre les conséquences d’un passage en force via le 49.3, une option qui doit auparavant être autorisée en Conseil des ministres.

Côté blocages, mercredi ne devrait pas être une « journée noire » dans les transports publics, selon le ministre des Transports Clément Beaune.

La plupart des raffineries restaient bloquées mardi, mais les grévistes étaient réticents à mettre les sites totalement à l’arrêt.

parl-sac-are/sp

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