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Coup d’envoi du bac pour 536.000 lycéens, émaillé de mobilisations sur les retraites

Piquets de grève ou barrages filtrants: des actions de mobilisation contre la réforme des retraites ont émaillé lundi après-midi le lancement des épreuves de spécialité du bac, qui se tiennent pour la première fois en mars, même si le ministre de l’Education nationale a estimé qu’il n’y avait « pas de points d’inquiétude particuliers ».

Sur le parvis du lycée Maurice Utrillo à Stains (Seine-Saint-Denis), une soixantaine de professeurs de plusieurs lycées ont tenu un piquet de grève, sans vouloir pour autant perturber la tenue des épreuves de spécialité qui ont débuté à 14H00, et se poursuivront mardi et mercredi.

Portraits du président Emmanuel Macron et de ses ministres collés sur des boîtes de conserves de chamboule-tout, pêche aux canards pour espérer obtenir, par exemple, « une retraite dorée dans mon château », faisaient flotter un air de kermesse, a constaté une journaliste de l’AFP.

« On est ici pour dire que l’on ne veut ni de la réforme Blanquer, ni de la réforme des retraites », a dit à l’AFP Agathe Homand, professeure de Sciences économiques et sociales (SES). « Les élèves se font taper deux fois dessus: en leur enlevant trois mois pour le bac puis deux ans de vie avec la réforme des retraites ».

« On les comprend, » témoigne Abigaël, 17 ans, convocation et carte d’identité en main, assurant que ses professeurs « sont frustrés de devoir aller vite avec le programme ».

Devant le lycée Turgot, dans le centre de Paris, une quinzaine d’enseignants s’étaient aussi rassemblés derrière une banderole « Lycée Turgot en lutte, Si tu nous mets 64, on te remet 68 », sans gêner pour autant l’entrée des élèves pour les épreuves.

« C’est pas parce qu’il y a le bac aujourd’hui (lundi) qu’on ne va pas faire grève. On en a marre des discours culpabilisants. On est en colère contre la réforme des retraites et on le dit », a déclaré à l’AFP Rémi Kranzer, enseignant d’histoire-géographie à Turgot, syndiqué au Snes-FSU, en grève de surveillance du bac.

A Perpignan, environ 70 personnes ont procédé à la mi-journée à un barrage devant le lycée privé Saint-Louis de Gonzague, à l’initiative de l’intersyndicale, pour « filtrer les voitures sans empêcher le passage des élèves », a indiqué à l’AFP Christophe Moya, représentant de la CGT Educ’Action 66.

En déplacement pour le lancement des épreuves au lycée Claude Bernard, dans le XVIe arrondissement de Paris, le ministre de l’Education nationale, Pap Ndiaye, a assuré cependant qu’il n’y avait à ce stade « pas de points d’inquiétude particuliers ».

– « On fera face » –

« Les choses se passent au mieux », a-t-il dit, rappelant « qu’il est interdit de bloquer un établissement scolaire, que ce soit en période d’examen ou en période ordinaire ».

« Il est tout à fait prioritaire que l’organisation du baccalauréat se déroule dans les meilleures conditions », a-t-il ajouté. « On fera face à toutes les éventualités ».

M. Ndiaye avait indiqué en fin de semaine dernière qu’il mobiliserait « des surveillants supplémentaires », et que « les dispositions nécessaires ser(aie)nt prises pour permettre l’accès des candidats aux centres d’examens », face aux menaces de grève.

Des syndicats enseignants, dont le Snes-FSU, premier dans le secondaire (collèges et lycées), la CGT Educ’action, la Fnec-FP-FO et SUD-Education avaient appelé « tous les collègues à décider de la poursuite de l’action » contre la réforme des retraites et de « la mobilisation pendant les épreuves de spécialité, y compris par la grève des surveillances là où cela est possible ».

Les syndicats enseignants protestent aussi contre la tenue de ces épreuves de spécialité dès mars.

Nées de la réforme du baccalauréat de 2019, les épreuves de spécialité – les deux matières « majeures » choisies par chaque lycéen en Terminale-, ont lieu pour la deuxième année. Mais l’an dernier, elles avaient été reportées au mois de mai en raison du Covid-19.

« Les épreuves de +spé+ en mars, c’est beaucoup trop tôt », a témoigné auprès de l’AFP Lydia, 18 ans, avant son épreuve de SES (sciences économiques et sociales) au lycée Claude Bernard à Paris. « Il a fallu bâcler les derniers chapitres ».

Les 536.081 candidats (390.710 en voie générale, 145.371 en voie technologique) passent chacun deux épreuves, qui comptent à elles deux pour un tiers des résultats du bac. Les notes, attendues pour le 12 avril, seront pour la première fois prises en compte dans Parcoursup, la procédure d’affectation dans l’enseignement supérieur.

bur-slb-asm-amb/cel/tes

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