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le président Ruto appelle la population à respecter l’Etat de droit

Le président William Ruto a exhorté mardi les Kényans à respecter l’Etat de droit, au lendemain de manifestations émaillées de violences et de pillages, organisées à l’appel de l’opposant Raila Odinga et interdites par la police.

M. Odinga, vétéran de l’opposition de 78 ans, a appelé à des manifestations bi-hebdomadaires – chaque lundi et jeudi – contre le président William Ruto, qu’il accuse d’avoir volé la présidentielle de 2022 et d’être incapable de juguler l’explosion du coût de la vie.

Lundi, la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants à Nairobi et dans la ville de Kisumu, fief de M. Odinga dans l’ouest du pays, visant aussi des véhicules transportant des journalistes dans la capitale kényane.

Des policiers ont également usé de gaz lacrymogènes et d’un canon à eau contre le convoi de M. Odinga circulant dans la cohue d’un grand bidonville de Nairobi, ce qui a provoqué des mouvements de foule.

Depuis l’Allemagne, où il se trouve en déplacement, le président William Ruto a appelé les Kényans à se soumettre à l’Etat de droit et assuré que l’impunité ne serait pas tolérée. « C’est ce qui nous rend égaux. Personne ne doit bafouer les droits d’autrui », a affirmé le chef de l’Etat devant des membres de la communauté kényane en Allemagne, selon un communiqué de la présidence.

Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a exprimé mardi sa « profonde inquiétude à propos de la violence (…) qui a provoqué un décès, entraîné des dégâts matériels et interrompu certaines activités économiques ».

« Le président exhorte toutes les parties en présence au calme et à entamer un dialogue pour surmonter toute divergence dans l’intérêt suprême de l’unité et de la réconciliation nationales. »

– « Arrêtez cette folie » –

Un homme a été tué par balle lundi à Kisumu, a indiqué à l’AFP le directeur du principal hôpital de la ville. C’est le deuxième décès enregistré depuis le début des manifestations le 20 mars. Ce jour-là, un étudiant avait été tué par un tir policier dans une autre ville de l’ouest kényan.

L’institution chargée de superviser l’action des forces de l’ordre a annoncé l’ouverture d’une enquête sur le décès de cet homme « tué par un tir présumé de la police ».

Toujours selon elle, deux hommes ont été blessés par des tirs présumés de la police dans les districts de Kisumu et Migori, toujours dans l’ouest du pays.

Ces manifestations avaient été déclarées illégales par le chef de la police kényane Japhet Koome.

Des centaines de pillards se sont également attaqué lundi à une exploitation agricole des faubourgs de Nairobi, appartenant à l’ancien président Uhuru Kenyatta, volant des moutons, abattant des arbres et incendiant une partie de l’exploitation.

M. Kenyatta a soutenu la candidature de M. Odinga lors de la présidentielle d’août dernier, après s’être brouillé avec M. Ruto qui était son vice-président jusque-là et durant ses deux mandats.

Une entreprise, propriété de M. Odinga, a également été la cible de pillards à Nairobi.

« les personnes impliquées dans des activités criminelles, y compris les intrusions (de propriétés) seront traduites en justice », a affirmé M. Ruto lors d’une conférence de presse conjointe avec le chancelier allemand Olaf Scholz.

Cette violence suscite l’inquiétude des Kényans, déjà en proie à une flambée de l’inflation et à un fort chômage.

« Arrêtez cette folie », titre en une mardi le quotidien kényan Nation.

Mise sur pied au Kenya après les meurtrières violences post-électorales de 2007-20008 (plus de 1.100 morts), la Commission de la Cohésion et de l’Intégration nationales (NCIC) a elle aussi appelée au dialogue « pour faire avancer (le) pays ».

Son président Samuel Kobia a condamné mardi « dans les termes les plus forts » les « destructions gratuites (…) inacceptables ».

– Défenseur des opprimés –

Selon le patron de la police kényane, 23 policiers ont été blessés et deux de leurs véhicules détruits lundi.

« Notre enquête (…) a commencé et ceux reconnus coupables devront en répondre devant la loi », a indiqué M. Koome dans un communiqué.

La police a parallèlement assuré « avoir répondu rapidement » aux informations sur les violences touchant les propriétés de MM. Kenyatta et Odinga et « avoir empêché d’autres infractions ».

De nombreux Kényans luttent pour se nourrir normalement, confrontés à la hausse des prix des denrées de première nécessité, à la dépréciation du shilling kényan et à une sécheresse inédite dans certaines parties du pays.

Pendant la campagne électorale, M. Ruto s’était présenté comme le défenseur des opprimés et avait promis d’améliorer le sort des Kényans ordinaires. Mais il a depuis supprimé les subventions du carburant et de la farine de maïs – denrée de base au Kenya – dont les prix ont augmenté dans la foulée.

L’organisme de régulation de l’énergie du Kenya a aussi récemment annoncé une augmentation des prix de l’électricité à partir d’avril, alors que M. Ruto avait dit en janvier qu’il n’y en aurait pas.

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