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Les Américains peu enthousiastes face à la candidature de « Papy » Biden

Est-il bien raisonnable de réélire un président octogénaire ? De Washington à Los Angeles en passant par Houston, la question tiraillait des Américains mardi, après l’annonce d’une nouvelle candidature de Joe Biden à la Maison Blanche pour 2024.

La plupart des électeurs rencontrés par l’AFP semblaient loin d’être enthousiastes. La perspective d’un nouveau tour de piste du démocrate suscite tout au plus quelques encouragements polis.

« Il est vieux, mais il a beaucoup d’expérience » relève Ron Autry, un employé de l’université de Californie du Sud, à Los Angeles. Ce trentenaire souhaite le voir rester « quatre ans de plus » au pouvoir et loue sa capacité à « dépasser les clivages » avec les républicains sur certains projets de loi.

Mais sur le campus, l’âge de M. Biden inquiète. Aucun étudiant ne s’attarde sur l’écran géant où les chaînes d’infos diffusent son visage en boucle. S’il est réélu, il achèverait son second mandat à l’âge de 86 ans.

« Il est comme un vieux papy », soupire Avery Gonzales, qui se souvient encore de la chute à vélo, à l’arrêt, de l’homme politique en juin 2022. Sa chaussure était restée coincée dans le cale-pied, mais l’image a marqué cette étudiante en ingénierie médicale.

« Il pourrait être frappé de démence et commencer à prendre des mauvaises décisions », craint la jeune femme de 19 ans. « Je pense qu’il serait préférable d’avoir quelqu’un de plus jeune, qui assimile plus vite et qui est plus proche des jeunes générations. »

Un avis reflété dans les sondages. Environ 70% des Américains — dont 51% des électeurs démocrates — ne souhaitent pas que M. Biden, 80 ans, se représente, selon une récente enquête d’opinion pour la chaîne NBC. La moitié des personnes interrogées invoquent son âge.

– « Pas d’alternative » –

Le dernier bilan médical du président, publié en février, a conclu qu’il est en « bonne santé ». Pour certains experts, l’occupant du Bureau ovale, qui s’exerce plusieurs fois par semaine, affiche même une endurance peu commune.

Mais M. Biden reste un homme politique enclin aux gaffes et le bégaiement dont il souffre de longue date ne l’aide pas.

Fermement ancrée à gauche, Elizabeth Brown loue son bilan en matière d’environnement ou d’économie. Mais elle ne peut pas s’empêcher de relever « les petits faux pas qu’il fait » lors de ses discours.

« Je pense que c’est un homme brillant, mais j’attribue une partie de cela à son âge », confie-t-elle en faisant ses courses.

Cette ex-directrice d’école de 73 ans votera pour lui « s’il est le candidat démocrate ». Mais elle aimerait « voir une personne plus jeune » et avec des idées nouvelles briguer la Maison Blanche.

A Washington, autre bastion démocrate, d’autres retraités partagent ces réserves.

« Il est vraiment trop vieux pour ce poste », même s’il « a fait du très bon boulot » juge Roger Tilton, 72 ans. « Mentalement, je ne suis pas aussi vif qu’il y a 20 ans, et il n’y a aucune chance qu’il le soit aussi. »

Dans les Etats à majorité républicaine, les électeurs y voient une raison de plus de railler le président.

« Je pense que Joe est trop vieux, qu’il devient un peu sénile et qu’il devrait prendre sa retraite », balance ainsi Stacy Lewin, depuis Fort Lauderdale en Floride.

Le problème, c’est que « nous n’avons pas beaucoup d’alternatives parce que le parti démocrate n’a pas fait un bon travail pour cultiver un leadership plus jeune », regrette James Newman, un pompier de Houston au Texas.

Mais si le président sortant « se présente contre un horrible républicain qui veut accélérer le changement climatique, criminaliser tous les avortements et faire toutes ces autres mauvaises choses, je préfère encore Biden », avoue cet électeur.

Un calcul bien intégré par l’actuel locataire de la Maison Blanche, qui semble faire le pari de pouvoir remporter un second duel face à Donald Trump, actuellement favori pour l’investiture républicaine.

« Je choisirais un caillou gisant sur le trottoir plutôt que Trump », confie Scot Schinderman, à Los Angeles. Las, cet ingénieur informatique de 52 ans se désole devant les divisions abyssales du pays. « Ce n’est qu’une répétition de la dernière fois, je ne pense pas que quiconque ait appris quoi que ce soit. »

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