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Khader Adnane, gréviste de la faim et figure des détenus palestiniens

Incarcéré à 13 reprises par Israël, Khader Adnane était une figure parmi les prisonniers palestiniens, étroitement associée à la grève de la faim comme forme de protestation contre les conditions de détention, jusqu’à devenir mardi le premier Palestinien à y succomber.

Né en 1978 à Arraba, dans le nord de la Cisjordanie occupée, Khader Adnane était un haut responsable du mouvement palestinien armé Jihad islamique, qu’il avait rejoint lors de ses études en mathématiques à l’université de Bir Zeit à la fin des années 1990.

Il enchaîne à partir de 1999 les incarcérations en Israël, qui l’accuse d’être impliqué dans des activités « terroristes ».

En 2012, ce boulanger de métier, qui a également travaillé en tant que banquier, devient un héros auprès des Palestiniens après une grève de la faim de 66 jours, un record.

Il proteste alors contre sa détention administrative, une disposition controversée mais très courante qui permet à Israël de détenir des Palestiniens sans inculpation ni jugement, et donne un nouvel élan à ce type d’actions, que d’autres prisonniers reprennent largement par la suite.

En 2015, il cesse de nouveau de s’alimenter pendant 56 jours, puis durant 58 jours en 2018.

D’après le Club des prisonniers palestiniens, Adnane avait déjà mené au total cinq grèves de la faim avant la dernière, consécutive à son arrestation par Israël le 5 février.

Si d’autres prisonniers en grève de la faim ont succombé des suites d’une alimentation forcée, il est le premier à décéder directement d’une telle action, selon cette association de défense des droits des Palestiniens détenus par Israël.

– « Fierté » –

Adnane, dont le portrait orne déjà des murs en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza, a été décrit mardi par un responsable israélien comme un membre du Jihad islamique ayant « participé à des dizaines d’activités opérationnelles » et ayant « tenu des discours incitant à la haine, en soutien à une organisation hostile ».

Pour Hassan Khreisheh, vice-président du Parlement palestinien et ami du défunt prisonnier, il « a été victorieux plus d’une fois dans les prisons de l’occupation (Israël) et aujourd’hui il l’est de nouveau en tombant en martyr dans sa nouvelle bataille ».

Son épouse, Randa Moussa, a déclaré que sa mort était une source de « fierté », comme « un mariage ».

Le Jihad islamique, mouvement très actif à Gaza et dans le nord de la Cisjordanie, a affirmé qu’Israël « paierait le prix » de cette mort.

Adnane a également été dans le viseur de l’Autorité palestinienne. Il avait notamment été interpellé en 2000 pour avoir incité d’autres étudiants à jeter des pierres sur le Premier ministre français Lionel Jospin, en visite à Bir Zeit. Il avait alors observé une première grève de la faim de 10 jours.

Il avait neuf enfants.

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