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Une enquête révèle la violation flagrante par Israël de la liberté de la presse à Gaza

Les conclusions d'une enquête conjointe menée par plusieurs médias internationaux ont souligné mardi à quel point la guerre menée par Israël contre Gaza, où plus de 100 journalistes et membres des médias ont été tués jusqu'à présent, a commis certaines des violations les plus flagrantes de la liberté de la presse.

Un consortium dirigé par le média d'investigation Forbidden Stories et impliquant une cinquantaine de journalistes de 13 organisations, dont l'AFP, The Guardian et le groupe Arab Reporters for Investigative Journalism (ARIJ), a pris part à l'enquête qui a duré quatre mois.

Elle a examiné les frappes impliquant des journalistes et des infrastructures médiatiques depuis qu'Israël a lancé son offensive dévastatrice dans la bande de Gaza en réponse à l'incursion du Hamas le 7 octobre.

« Plus de 100 journalistes et professionnels des médias ont été tués », a déclaré Laurent Richard de Forbidden Stories dans un éditorial accompagnant la publication du Gaza Project.

« Les journalistes de Gaza d'aujourd'hui savent depuis longtemps que leurs gilets de presse ne les protègent pas », écrit-il.

 » Pire encore, l'équipement de protection pourrait les exposer davantage. « 

Carlos Martinez de la Serna, du Comité pour la protection des journalistes, s'est dit choqué par le bilan.

« C'est l'une des attaques les plus flagrantes contre la liberté de la presse dont je me souvienne », a-t-il déclaré lors de l'enquête.

L'armée israélienne affirme qu'elle « ne nuit pas intentionnellement aux journalistes et que des journalistes peuvent avoir été blessés lors de frappes aériennes ou d'activités opérationnelles visant des cibles militaires ».

« Beaucoup des cas mentionnés dans le rapport sont en réalité des cas de (…) qui ont été tués au cours d'activités militaires, mais signalés en tant que journalistes », affirme le communiqué.

Identifier et protéger

L'enquête a révélé que quatre journalistes auraient été tués ou blessés par un drone alors qu'ils portaient une veste de presse.

Quatorze au total ont été tués, blessés ou auraient été pris pour cible alors qu'ils portaient leur équipement de protection, les décrivant comme des membres de la « presse ».

Au moins 40 journalistes et professionnels des médias ont été tués alors qu'ils se trouvaient chez eux à Gaza, ajoute le communiqué.

« Alors que le gilet de presse était censé nous identifier et nous protéger conformément aux lois internationales… il constitue désormais une menace pour nous », a déclaré Basel Khair al-Din, un journaliste palestinien à Gaza qui pense avoir été visé par une frappe de drone alors qu'il portant un gilet de presse.

L'ARIJ a également interrogé 239 journalistes survivants entre le 6 et le 16 juin. Plus de 200 d'entre eux ont été déplacés de leurs foyers à cause de la guerre, a-t-il constaté.

Soixante-douze personnes ont déclaré avoir perdu des membres de leur famille. Parmi eux, 11 ont déclaré que leurs propres enfants avaient été tués.

Dans le cadre de l'enquête, l'AFP a étudié avec d'autres médias une frappe contre son bureau de Gaza le 2 novembre, après l'évacuation de son personnel mais alors qu'il diffusait toujours un flux en direct de la guerre depuis une caméra installée sur son balcon.

Ils ont estimé que la frappe avait probablement été provoquée par un char israélien.

L'armée israélienne a déclaré que le bureau n'avait pas été visé, mais que les dommages auraient pu être causés par une « onde de choc ou un éclat d'obus » provenant d'une autre attaque.

Le directeur de l'information mondiale de l'AFP, Phil Chetwynd, a demandé une « enquête très claire et transparente » de la part des autorités israéliennes sur cet incident.

« Complètement inacceptable »

Il a également déclaré que le fait que plus de 100 journalistes et professionnels des médias aient été tués dans la bande de Gaza en si peu de temps était « totalement inacceptable ».

« Et ce qui m'inquiète le plus, c'est que cela ne provoque pas de scandale. Dans le monde entier, je ne vois pas les voix des différents gouvernements se plaindre », a-t-il ajouté.

L'incursion du Hamas dans le sud d'Israël a fait 1.195 morts, selon un bilan de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens. Ils ont également capturé des otages, dont 116 sont toujours à Gaza, bien que l'armée affirme que 42 sont morts.

La réponse génocidaire d'Israël a tué au moins 37 626 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza.

Shuruq Asad, porte-parole du Syndicat des journalistes palestiniens (PJS), a déclaré que plus de 70 bureaux de médias avaient été bombardés depuis le début de la guerre et qu'elle aussi était surprise par l'absence d'indignation mondiale.

« Je ne pense pas que ce serait la réaction du monde si 100 journalistes ukrainiens étaient tués », a-t-elle déclaré, faisant référence à l'invasion russe de l'Ukraine.

Le bulletin d'information quotidien de Sabah

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