Israël a menacé de renvoyer le Liban voisin « à l'âge de pierre », tout en affirmant vouloir une guerre et en avertissant l'ONU qu'un tel conflit serait apocalyptique.
La frontière entre les deux pays est le théâtre d'échanges de tirs quotidiens entre les forces israéliennes et le Hezbollah soutenu par l'Iran depuis que l'incursion du Hamas le 7 octobre a déclenché la guerre contre Gaza.
Les craintes que ces échanges puissent dégénérer en une guerre ouverte n'ont fait que croître ces dernières semaines, alors que les attaques transfrontalières se sont intensifiées et après qu'Israël a révélé avoir approuvé des plans pour une offensive au Liban, suscitant de nouveaux avertissements du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré mercredi lors d'une visite à Washington que son pays pourrait « ramener le Liban à l'âge de pierre, mais nous ne voulons pas le faire ».
« Nous ne voulons pas de guerre, mais nous nous préparons à tous les scénarios », a-t-il déclaré aux journalistes.
« Le Hezbollah comprend très bien que nous pouvons infliger des dégâts considérables au Liban si une guerre est déclenchée. »
Les alliés d’Israël, y compris les États-Unis, principaux soutiens de la défense, ont tenu à éviter une telle éventualité. Un responsable américain a déclaré que Washington était engagé dans des « conversations assez intensives » avec Israël, le Liban et d'autres acteurs, et estimait qu'aucune des parties ne cherchait une « escalade majeure ».
Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré mardi à Gallant qu'une nouvelle guerre avec le Hezbollah pourrait avoir « des conséquences terribles pour le Moyen-Orient », et a préconisé une solution diplomatique.
Mercredi, l'Allemagne, faisant écho à un avertissement canadien de la veille, a « demandé de toute urgence » à ses citoyens libanais de quitter le pays.
« Les tensions actuelles dans la zone frontalière avec Israël pourraient s'intensifier à tout moment », a indiqué le ministère des Affaires étrangères à Berlin.
Le coordinateur humanitaire de l'ONU, Martin Griffiths, a déclaré mercredi aux journalistes à Genève que le Liban était « le point chaud au-delà de tous les points chauds ».
« Cela dépasse toute planification. C'est potentiellement apocalyptique », a prévenu Griffiths, dont le mandat prend fin cette semaine.
Une guerre impliquant le Liban « attirera la Syrie… elle en attirera d’autres », a-t-il ajouté. « C'est très alarmant. »
L'agence de presse nationale libanaise a rapporté mercredi une dizaine de frappes israéliennes sur des zones proches de la frontière, dont une vers 22 heures qui a détruit un bâtiment à Nabatiyeh, blessant cinq personnes.
Il n’y a eu aucun commentaire immédiat de la part de l’armée israélienne sur cette frappe.
Le Hezbollah a revendiqué mercredi six attaques contre des positions militaires israéliennes dans la région frontalière.
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