Des milliers de Palestiniens ont fui leurs maisons et leurs camps de déplacés alors que les forces israéliennes ont mené une série de frappes meurtrières dans le sud de Gaza.
Avant l'assaut, Tel-Aviv avait émis un ordre d'évacuation pour la région où près de 250 000 Palestiniens seraient concernés, selon une agence de l'ONU.
Des témoins ont signalé d'intenses bombardements et pilonnages autour de Khan Younis, la principale ville du sud de Gaza, d'où les troupes israéliennes se sont retirées début avril après une campagne brutale de plusieurs mois.
Une source hospitalière de la ville a déclaré que les bombardements ont tué huit personnes et en ont blessé plus de 30 autres.
Ce bombardement intervient après un tir de roquettes sur le sud d'Israël lundi matin, revendiqué par le groupe de résistance palestinien Jihad islamique, qui combat aux côtés du Hamas.
Cet ordre a été suivi d’un ordre d’évacuer la plupart des zones à l’est de Khan Younis et à Rafah, le long des frontières avec Israël et l’Égypte.
Un photographe de l'AFP a vu des Palestiniens quitter l'est de Khan Younis à pied, en voiture et sur des charrettes tirées par des chevaux ou des ânes, emportant leurs biens avec eux.
Des témoins ont déclaré que certaines personnes déplacées n’ayant nulle part où aller dormaient dans la rue.
Ahmad Najjar, un habitant de la ville de Bani Suhaila, a déclaré que l'ordre d'évacuation israélien avait provoqué « un déplacement massif de résidents » et suscité « la peur et une anxiété extrême ».
L'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) estime que « environ 250 000 personnes ont été touchées par ces ordres », a déclaré la porte-parole de l'UNRWA, Louise Wateridge.
« Nous nous attendons à ce que presque toutes ces personnes quittent cette zone », a-t-elle déclaré.
Six jours consécutifs d'opérations intenses ont suivi un ordre d'évacuation similaire émis la semaine dernière pour le district de Shujaiya dans la ville de Gaza.
Un correspondant de l'AFP a signalé des bombardements d'artillerie dans la région nord mardi, et des témoins ont déclaré que les combats faisaient rage.
L'armée israélienne a déclaré que ses forces opéraient à Shujaiya, dans le centre de Gaza et à Rafah, où des avions ont mené des frappes et où des troupes ont tendu une embuscade à un groupe armé dans une voiture et les ont tués.
Il adopte une « routine quotidienne »
Au cours de la journée écoulée, l'armée de l'air israélienne a frappé environ 30 cibles à travers Gaza, a déclaré l'armée.
À Shujaiya, des membres de la résistance palestinienne ont été éliminés et des dizaines de sites d'infrastructures en surface et sous terre ont été démantelés, y compris des puits de tunnel, a-t-il ajouté.
Dans le centre de Gaza, des témoins ont déclaré que des frappes ont touché le camp de réfugiés de Nuseirat, où le Croissant-Rouge palestinien a signalé au moins un mort, un enfant.
Mohamed al-Jalees, déplacé de Shujaiya à Nuseirat, a aidé à déblayer les décombres et à rechercher des survivants.
« Un missile a frappé la maison de nos voisins », a-t-il déclaré à l'AFP. « Nous nous sommes précipités pour les voir et certains ont été sauvés vivants (mais) nous avons trouvé un enfant martyr ».
« Je suis déplacé ici depuis neuf mois… C'est notre routine quotidienne. »
D'autres parties de la bande de Gaza souffrent encore des combats qui se poursuivent depuis près de neuf mois dans le cadre de la guerre génocidaire menée par Israël, déclenchée par l'incursion du 7 octobre et qui a conduit à une grave crise humanitaire.
Des mois de négociations intermittentes en vue d'une trêve et d'un accord de libération des otages n'ont guère progressé, même après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré il y a plus d'une semaine que la « phase intense » de la guerre touchait à sa fin.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a déclaré lundi que « nous avons entendu les Israéliens parler d'une réduction significative de leurs opérations à Gaza ».
« Cela reste à voir. »
Le dernier ordre de quitter certaines parties du sud de Gaza fait suite à l'évacuation de Rafah il y a près de deux mois, qui avait signalé le début d'une offensive israélienne tant redoutée qui a déraciné de nombreux Palestiniens et bloqué une route d'aide humanitaire essentielle.
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