Les dirigeants européens ont exprimé jeudi leur malaise face aux informations selon lesquelles le Premier ministre hongrois Viktor Orban, à la tête de la présidence de l'UE, devrait se rendre à Moscou, le président du Conseil, Charles Michel, déclarant qu'il n'y avait « aucun mandat » pour cela.
Orban est le seul dirigeant de l'UE à avoir maintenu des liens étroits avec le Kremlin après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022.
Lundi, la Hongrie a pris la présidence tournante de l'Union européenne, donnant au pays d'Europe centrale le contrôle de l'agenda et des priorités du bloc pour les six prochains mois.
« La présidence tournante de l'UE n'a pas de mandat pour s'engager avec la Russie au nom de l'UE », a écrit Michel sur X, anciennement Twitter.
« Le Conseil européen est clair : la Russie est l'agresseur, l'Ukraine est la victime. Aucune discussion sur l'Ukraine ne peut avoir lieu sans l'Ukraine », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre polonais Donald Tusk s'est également adressé à X, en publiant : « Les rumeurs sur votre visite à Moscou ne peuvent pas être vraies @PM_ViktorOrban, ou peut-être le sont-elles ? »
Selon le portail d'investigation Vsquare et le média RFE/RL, qui citent des sources anonymes, Orban devrait rencontrer le président russe Vladimir Poutine à Moscou vendredi, quelques jours seulement après s'être rendu à Kiev.
Si elle est confirmée, la visite à Moscou serait la première d'un dirigeant européen depuis le chancelier autrichien Karl Nehammer en avril 2022.
Lundi, Orban a prédit qu'il y aurait « des nouvelles surprenantes venant d'endroits surprenants ».
Orban et Poutine se sont rencontrés pour la dernière fois en octobre 2023 à Pékin, où ils ont discuté de coopération énergétique.
Mardi, le dirigeant hongrois a rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev.
Au cours de sa visite, Orban a exhorté l'Ukraine à œuvrer en faveur d'un cessez-le-feu « limité dans le temps » avec la Russie pour accélérer les pourparlers de paix.
Zelensky a plutôt appelé Orban à soutenir les démarches de Kiev pour œuvrer pour la paix en collaboration avec les partenaires internationaux.
Orban a cherché à plusieurs reprises à assouplir les sanctions de l’UE en réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Le dirigeant hongrois, au pouvoir depuis 2010, critique régulièrement le soutien financier et militaire de l'Europe à Kiev et a temporairement bloqué pendant des semaines un plan d'aide de 50 milliards d'euros (53 milliards de dollars).
Il s'est également ouvertement opposé à la tenue de négociations d'adhésion à l'UE avec Kiev ainsi qu'aux sanctions de Bruxelles contre Moscou – bien que Budapest n'ait pas utilisé son veto pour bloquer ces démarches.
Plus tôt cette année, Orban avait félicité Poutine pour sa réélection lors d'un scrutin condamné par l'Occident, saluant le maintien du dialogue et du « respect mutuel » entre la Hongrie et la Russie « même dans des contextes géopolitiques difficiles ».
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