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au Havre, Philippe « déterminé » mais philosophe

En campagne au Havre à 48 heures du deuxième tour des municipales, Edouard Philippe s’est dit vendredi « très déterminé à peser sur ce sur quoi on peut peser », mais a affirmé aussi adopter « une forme de distance », alors que son avenir à Matignon est en suspens.

Se sent-il comme le stoïcien grec Epictète qui préconisait de se concentrer sur les choses que l’on peut maîtriser et de se détacher du reste ?

« C’est une philosophie qui correspond assez bien à mon état d’esprit », a répondu avec le sourire M. Philippe.

« Il faut être très déterminé à peser sur ce sur quoi on peut peser et à faire bien ce qu’on peut faire. Et puis après, il faut une forme de distance avec les choses sur lesquelles on a peu de prise », a-t-il poursuivi, sans évoquer explicitement le remaniement gouvernemental qui se profile.

« Et avec l’âge je me sens plus empreint par cette sagesse-là que par d’autres », a-t-il conclu à l’issue d’une visite au « Tétris », un ancien fort militaire reconverti en lieu culturel sur les hauteurs de la cité portuaire.

Au Havre, M. Philippe, qui avait recueilli 43,6% des voix au 1er tour le 15 mars, semble disposer d’une longueur d’avance sur son adversaire du 2e tour, le député communiste Jean-Paul Lecoq (35,88%). Mais l’inconnue de l’abstention (60% au 1er tour) fait peser une incertitude sur le scrutin.

« Je ne sais pas quel sera le taux d’abstention mais il faut expliquer l’enjeu, expliquer qu’aller voter est sans danger et que cela correspond à une forme de devoir citoyen », a plaidé M. Philippe.

« J’ai le sentiment, quand je croise les gens, qu’ils ont un avis sur ce qu’ils veulent pour la ville, pour eux-mêmes, leurs enfants », veut encore croire le Premier ministre, qu’une défaite au Havre obligerait à quitter Matignon.

Très détendu pour sa dernière journée de campagne, M. Philippe s’est d’abord rendu au stade Youri Gagarine, dont plusieurs terrains sportifs sont en réfection.

Accompagné notamment de trois champions de boxe, dont son co-listier et professeur de boxe Madjid Nassah, M. Philippe, lui-même pugiliste amateur, a récusé toute métaphore guerrière.

« La politique, ça doit être toujours un combat démocratique » et non « un antagonisme personnel », a-t-il fait valoir, en mettant en exergue les « relations très respectueuses » avec M. Lecoq.

« Après, ce que vous apprenez à la boxe peut servir dans toutes les circonstances puisque vous apprenez le calme, la maîtrise de vous-même, la détermination, le travail incessant », a-t-il affirmé.

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