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Euro de basket: Bria Hartley, l’alliée américaine

Ancrées dans le haut du panier européen avec leurs quatre médailles d’argent d’affilée, les basketteuses françaises vont maintenant se tourner vers la conquête d’un podium olympique à Tokyo l’an prochain avec l’aide d’une alliée américaine, Bria Hartley.

Son panier à trois points à 10 secondes de la fin, qui a permis d’arracher une prolongation contre la Belgique en quarts de finale (84-80), a été le moment-clef de l’Euro des Bleues, et de sa carrière. « Je dirais que c’est peut-être bien le N.1 de mes highlights », dit cette joueuse « clutch » en jargon américain, c’est-à-dire forte aux moments cruciaux.

Longtemps la France a protesté de se voir opposer des équipes (entre autres l’Espagne, la Turquie, la Slovénie) renforcées par une joueuse naturalisée, non formée dans le pays qu’elle représente. Puis elle s’est résolue à faire de même pour lutter à armes égales, même si le discours officiel est que Hartley n’a pas bénéficié d’une naturalisation de complaisance puisqu’elle a une ascendance française. « Ma grand-mère qui est de Strasbourg », dit-elle.

La joueuse, née dans l’État de New-York il y a 26 ans, « pensait depuis longtemps » à porter le maillot bleu. « En grandissant, je savais que j’avais la possibilité d’avoir un passeport français. Ça a toujours été une option dans ma tête. J’y ai réfléchi plus sérieusement quand j’étais à l’université », dit Hartley, qui précise que sa présence dans l’équipe n’a rien à voir avec le fait qu’elle était entraînée par la sélectionneuse Valérie Garnier dans le club turc de Fenerbahçe ces deux dernières saisons.

– Pas de débat interne –

Son arrivée dans le groupe, à l’occasion d’une fenêtre de qualification à l’Euro cet hiver, n’a pas suscité de débat interne, assurent les joueuses.

« Ce n’est pas du tout nos affaires à nous. On nous dit que Bria Hartley va venir jouer avec nous, il n’y a pas de problème. Si elle nous apporte du positif, on le prend avec plaisir. Le but c’est d’être plus fort, pas de débattre de qui a fait quoi dans sa jeunesse ou de qui a été formé par qui », explique l’ailière Valériane Ayayi.

L »équipe a apprécié les efforts de la recrue pour s’intégrer. « C’est une joueuse très discrète hors du terrain. Elle se comporte en véritable coéquipière, il y a zéro souci. Elle a mis tout en œuvre pour se faire accepter dans sa façon de s’entraîner, de se comporter, de partager le ballon, de se mettre au service de l’équipe », dit la sélectionneuse.

« C’est une fille géniale, on rigole beaucoup. Elle fait beaucoup d’efforts sur le français et c’est très appréciable », confirme Ayayi, même si la Franco-Américaine avoue, en anglais, que pour l’instant elle « comprend plus qu’elle ne parle » la langue de Molière. « La prononciation de certains mots est difficile pour moi, mais j’ai pris des cours à Istanbul et j’ai l’intention de progresser », dit la joueuse qui évoluera cet été avec Marine Johannès au New York Liberty, en WNBA.

– En duo avec Epoupa –

Sur le terrain, son apport est précieux (11,2 points de moyenne, 2e total de l’équipe). « Elle peut marquer des paniers extérieurs, driver (pénétrer), faire des passes, elle est là sur les lignes de passe adverses, elle est très complète. Elle nous apporte cette agressivité en un-contre-un dont on manque un peu en France », souligne Valérie Garnier.

La sélectionneuse a souvent aligné Hartley (1,73 m) aux côtés de la meneuse Olivia Epoupa (1,64 m) pour former une paire d’arrières « petites mais dragsters ». Epoupa en est ravie. « On a une très bonne complicité. Il y a une sorte de fluidité quand elle joue en poste 2 et moi en poste 1 même si on a souvent été adversaires en Turquie », dit la joueuse de Besiktas.

Le titre européen en poche, Hartley rêve maintenant de participer aux Jeux de Tokyo où elle rencontrera peut-être… les États-Unis. « Je suis sûre que ce serait grand! Je connais toutes les filles, j’ai joué contre elles pendant des années. En tout cas j’essaierai de donner le meilleur de moi-même ».

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