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Toujours des milliers de militants pro-démocratie à Hong Kong face à la police

Des milliers de manifestants pro-démocratie étaient de retour dans les rues de Hong Kong dimanche pour le dixième week-end de mobilisation d’affilée, bravant de nouveau la police qui a répondu par des charges et des tirs de gaz lacrymogènes.

Les militants se sont mobilisés tout l’après-midi en différents lieux de la ville.

Dans le quartier ouvrier de Sham Shui Po, à Kowloon, où toute manifestation avait été interdite, des milliers de personnes, beaucoup vêtues de noir, ont érigé des barricades de métal et de plastique et bloqué des routes près d’un poste de police.

A la tombée du jour, en guise de provocation, ils ont fait luire des rayons laser bleu sur la façade du poste alors que la police brandissait une pancarte les exhortant à se disperser.

Peu après, des manifestants ont lancé des briques en direction des forces de l’ordre qui ont répliqué avec des tirs de gaz lacrymogènes.

A Wan Chai, où est situé le quartier général de la police et à Causeway Bay, sur l’île de Hong Kong, des manifestants ont également barré des rues, clamant le slogan « reprendre possession de Hong Kong, la révolution de notre temps ».

Non loin de là, à North Point, des rixes ont éclaté, impliquant des habitants pro-Pékin, des passants et des journalistes, si bien que la police a dû intervenir.

– « Notre dernier espoir » –

Née du rejet d’un projet de loi controversé de l’exécutif hongkongais pro-Pékin qui voulait autoriser les extraditions vers la Chine, la mobilisation a considérablement élargi ses revendications avec, en ligne de mire, le pouvoir central chinois.

Les manifestants demandent la démission de Carrie Lam, la cheffe du gouvernement local pro-Pékin, l’élection d’un successeur au suffrage universel direct, et non sa désignation par Pékin, comme c’est actuellement la règle. Ils exigent aussi une enquête sur les violences dont ils accusent la police et l’abandon du projet de loi controversé.

Deux mois après le début du mouvement lors d’une manifestation monstre le 9 juin, les militants pro-démocratie assurent qu’ils ne lâcheront rien.

« Aucune chance que nous battions en retraite, en tant que Hongkongais, c’est notre dernier espoir de pouvoir instaurer la démocratie », explique à l’AFP un militant de 20 ans, se présentant sous son nom de famille, Lam.

En début d’après-midi, des manifestants s’étaient rassemblés au coeur de Victoria Park à Hong Kong avant une marche non autorisée par la police.

« Que le rassemblement soit illégal ne nous inquiète pas beaucoup », témoignait une manifestante de 25 ans, Wong, « nous avons encore des droits ».

Les manifestants ont adopté ce week-end la stratégie « du chat et de la souris » pour essayer de minimiser les confrontations directes avec la police.

– « Comme de l’eau » –

« Notre objectif est d’éviter les blessures, le sang et les arrestations », a expliqué à l’AFP un étudiant de 17 ans dont le nom de famille est Chan.

« Nos précédentes stratégies qui consistaient à rester au même endroit ont conduit à de nombreuses arrestations et blessures », a poursuivi Chan. « Nous devons +être comme de l’eau+ pour éviter les coups », a-t-il ajouté.

Parallèlement, quelques centaines de contestataires poursuivaient un sit-in dimanche à l’aéroport international pour le troisième jour d’affilée, espérant rallier à leur cause les visiteurs étrangers qui débarquent à Hong Kong.

Le territoire du sud de la Chine et « hub » financier international connaît sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession par Londres en 1997, avec des manifestations et des actions presque quotidiennes qui ont souvent dégénéré en violences entre activistes radicaux et forces de l’ordre.

Carrie Lam a exclu vendredi toute concession aux manifestants, tout en mettant en garde contre le risque d’une grave crise économique engendrée par leur mouvement.

Samedi, s’adressant aux étudiants d’un camp de cadets de l’armée de Hong Kong, Mme Lam a déclaré que la ville était confrontée « à des difficultés externes et des dangers internes » et répété que le risque d’un ralentissement économique était « très élevé ».

Carrie Lam a reçu dans cette crise un soutien total de Pékin, qui a musclé son discours et intensifié ses menaces à l’égard des manifestants.

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