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Biathlon: « Cela aurait été trop facile d’arrêter », déclare Fourcade

Remotivé après une saison noire, Martin Fourcade explique que l’idée d’une retraite anticipée ne lui a jamais traversé l’esprit et espère de nouveau « retrouver le plaisir sur les skis pour pouvoir décider du sort des courses » avec la reprise de la Coupe du monde de biathlon samedi à Ostersund.Q: Quel est votre état de forme ? R: « J’ai pris le temps de bien me reposer ce printemps avant de réattaquer une grosse charge de travail avec de l’intensité. Je suis content de la préparation et de ce que j’ai mis en place. Mais la saison dernière, la préparation s’était passée de manière idéale et l’hiver un peu moins donc j’essaye de ne pas trop me projeter et de prendre les choses comme elles viennent, au jour le jour, pour ne pas être déçu, ne pas me freiner et d’être ambitieux. Il faut être le plus serein possible pour ne pas reproduire les erreurs de l’an passé ».Q: Avez-vous analysé les causes de votre échec de la saison dernière ? R: « Je n’ai pas pris le temps de me reposer assez après la saison olympique. J’ai voulu enchaîner tout de suite, avec un nouvel entraîneur (Vincent Vittoz, ndlr), et du coup en voulant lui montrer de belles choses à l’entraînement. Il avait été mon modèle toute mon enfance sur les skis, je voulais lui montrer que moi aussi j’étais un bel athlète. Je suis allé un peu plus vite, un peu plus loin, un peu plus fort à chaque entraînement et je suis arrivé à l’entame de l’hiver en bout de course, en manque de fraîcheur et je n’ai pas réussi à me refaire avec l’enchaînement des compétitions. Mais l’avenir nous dira si mon analyse est juste ou pas. Cet automne, j’ai fait en sorte de privilégier les temps de récupération, de ne pas multiplier les sollicitations, d’être plus attentif à mon corps et à ses signaux. Je vois cette saison comme un accident. Il y a eu une rupture très soudaine en termes de sensations et de vitesse entre novembre et décembre. Mais est-ce que j’arriverai à inverser la courbe, à revenir à mon niveau, à progresser ou est-ce que je serai moins performant ? Je ne peux pas le dire aujourd’hui. » Q: Qu’attendez-vous de cette nouvelle saison ?R: « D’être performant, de retrouver le plaisir sur les skis pour pouvoir décider du sort des courses, ce qui n’était pas le cas la saison dernière. Je ne me fixe pas d’objectifs chiffrés parce que je n’ai ni envie d’être déçu ni de manquer d’ambition. J’ai envie d’être apaisé sur la piste et de ne pas me venger de quelque chose, même si je n’ai pas envie de reproduire la saison dernière qui a été difficile à vivre sur le plan humain et physique. »Q: Pensez-vous de nouveau pouvoir être à la bagarre avec Johannes Boe ?R: « Boe avait déjà fait une super saison en 2017/18, sauf que la saison dernière, il était tout seul. J’ai énormément de respect pour lui, c’est un adversaire redoutable et je devrais être à mon meilleur niveau pour le challenger. »Q: Avez-vous avancé dans votre réflexion sur la suite de votre carrière ?R: « Je suis fidèle à la stratégie mise en place après les Jeux olympiques de Pyeongchang en 2018. Je ne me voyais pas me projeter sur 4 ans. J’ai décidé de le faire sur 2 ans avec l’échéance des Mondiaux d’Antholz en 2020 et de faire le bilan à la fin de saison pour savoir si j’ai envie de poursuivre l’aventure. Je reste fidèle à cette stratégie. Ce qui est sûr c’est que je suis plus proche de la fin de ma carrière que du début. »Q: Qu’est-ce qui pourrait vous faire continuer ?R: « Continuer à faire le sport que j’aime, à être performant sur les skis, voir que je continue à progresser, vivre une super aventure collective avec l’équipe. Mais il y a aussi des choses qui me poussent dans l’autre sens, deux petites filles qui grandissent à la maison et que je ne vois pas beaucoup, la curiosité de rentrer dans la vie active. »Q: Le fait de présider la commission des athlètes des JO de Paris en 2024 et d’être candidat pour faire partie de celle du CIO en 2022 n’est-ce pas une manière de préparer la suite ? R: « Je ne me serais pas présenté à la commission des athlètes du CIO en étant en activité et je suis sûr de ne pas poursuivre après les Jeux de Pékin en 2022. Donc là c’est clairement l’après-carrière et j’ai envie de continuer dans cette voie, je suis un passionné de sport et d’olympisme. Pour Paris-2024, l’idée c’est de me servir de mon expérience et de la mettre au service du projet de Paris-2024 qui me fascine et dans lequel je voulais être intégré. »Q: La question d’arrêter juste après votre mauvaise dernière saison s’est-elle posée dans votre esprit ?R: « Non. Je m’étais vraiment engagé à faire cette saison. Cela aurait été trop facile d’arrêter après Pyeongchang et cela aurait été également trop facile d’arrêter après la saison dernière. »Propos recueillis par Keyvan NARAGHI

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