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Esport: Renault F1 aux frontières du réel et du virtuel

Depuis qu’elle a investi le terrain de l’esport, la Formule 1 explore de plus en plus les frontières entre réel et virtuel. A l’image de l’écurie Renault, qui cherche à exploiter les passerelles entre les deux mondes dans son laboratoire d’Enstone en Angleterre.A trois courses de la fin de la saison, la Team Renault, associée à l’équipe française d’esport Vitality, lutte encore pour le titre. Non pas au championnat du monde de Formule 1 mais dans les « F1 Esport series », son équivalent virtuel disputé sur le jeu vidéo « F1 2019″. »Il y a beaucoup de similitudes entre les deux: dans les deux cas, il faut conduire vite ! », explique à l’AFP Jarno Opmeer, pilote esport chez Renault. « Bien sûr (sur le jeu), on ne ressent pas la G-force (l’accélération due à l’attraction terrestre, ndlr), ni les changements environnementaux, ce qui rend les choses plus faciles », poursuit le Néerlandais de 19 ans. « Mais en même temps, le niveau est beaucoup plus resserré donc si tu fais la moindre petite erreur, tu vas tomber loin dans la grille. » Jarno sait de quoi il parle, puisque avant de devenir pilote esport, cet ancien champion de kart était pensionnaire de la Renault Sport Academy, le centre de formation pour jeunes talents de l’écurie française. – Reconversion -Cette reconversion inédite a été rendue possible par les caractéristiques du jeu vidéo F1, développé par le studio britannique Codemasters. « Le jeu F1 est unique dans l’esport car c’est la réplique exacte (du championnat du monde) de Formule 1 et donc de la pratique de conduire une F1. Sans les contraintes physiques, mais ce sont les mêmes qualités qui sont requises », explique Nicolas Maurer, co-fondateur de l’équipe Vitality.Avec ses coéquipiers Cédric Thomé et Simon Weigang, Jarno Opmeer passe plusieurs heures chaque jour, volant à la main, installé dans un siège baquet devant un écran d’ordinateur, à parfaire ses réglages dans le but de s’améliorer sur le jeu. Exactement comme ses homologues de la vie réelle Daniel Ricciardo et Nico Hülkenberg, il bénéficie par ailleurs d’un encadrement de sportif de haut niveau. Préparation mentale, performances cognitives, contrôle du rythme cardiaque, nutrition: rien n’est laissé au hasard pour maximiser leurs chances de performer. L’équipe esport profite aussi du travail des ingénieurs de Renault qui analysent les données de leurs courses de la même façon qu’ils le font pour les Grands Prix réels. Les passerelles apparaissent quand les entraînements virtuels permettent aussi à Renault de tirer des enseignements pour les vraies courses. – Simulation -« Quand on collecte les données du jeu vidéo, tout apport est valide car les circuits correspondent aux vrais Formules 1 », explique Ben Hampshire, directeur informatique des courses. « L’avantage, c’est qu’on peut utiliser cette data pour tester la F1 sans impacter la team F1. »En cette fin de saison, Renault continue d’approfondir la porosité entre les deux domaines. Pour le moment, les pilotes esport se contentent de jouer au jeu virtuel, mais plus pour longtemps. Dès que le championnat esport sera clos, Jarno Opmeer va tester le simulateur utilisé pour les monoplaces du monde réel. « On pense qu’on va pouvoir récupérer beaucoup d’informations et de feedbacks de sa part pour le développement réel de la voiture », estime Antoine Magnan, directeur des partenariats de Renault Sport Racing. « Même si le jeu est plus simple que le pilotage réel (…), on aimerait confronter les deux et on pense que Jarno va nous faire progresser pour le pilotage de la voiture. »A terme, le but de Jarno reste toutefois de reprendre le volant d’une voiture en 3D. Mais il est convaincu que son passage par les compétitions de jeux vidéo l’ont fait évoluer. « Globalement, je pense que l’esport a fait de moi un meilleur pilote », dit-il. « Apprendre de nouvelles choses et apprendre à les maximiser m’aide à devenir meilleur donc je pense avoir beaucoup progressé ces derniers mois. »

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