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Ouïghours, à la force des camps

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Dans le Xinjiang, région du nord-ouest de la Chine, plus d’un million de Ouïghours seraient détenus dans des camps d’internement. Alors que les autorités évoquent des « camps de rééducation par le travail », plusieurs victimes dénoncent un endoctrinement forcé et des conditions de détention difficiles. De la Chine au Canada, en passant par la Turquie et la France, nos reporters Angélique Forget et Antoine Védeilhé ont mené l’enquête. Ils ont recueilli des témoignages rares. Reportage exclusif.

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Pour les associations de défense des droits de l’Homme, il s’agit de la plus grande incarcération de masse du XXIe siècle. Dans la province chinoise du Xinjiang, grande comme trois fois la France, des maisons, des rues, parfois des villages entiers se vident de leurs habitants. Accusés d’extrémisme religieux, ils sont envoyés dans des « camps de rééducation par le travail » ou de « formation professionnelle », comme les désignent les autorités, sans aucune forme de procès.

>> À lire : ONG et ONU dénoncent les camps d’internement pour Ouïghours en Chine

Selon les estimations d’un groupe d’experts de l’ONU, plus d’un million de citoyens ouïghours, minorité turcophone et musulmane, seraient détenus dans ces établissements, en fait de gigantesques prisons où le Parti communiste emprisonne, torture et opère un lavage de cerveau.

Sous couvert de « lutte contre le terrorisme » – des attentats attribués par Pékin à des Ouïghours ont fait des centaines de morts ces dernières années –, la Chine a transformé le Xinjiang en un immense État policier. Les caméras de surveillance sont partout : à l’entrée des écoles, des supermarchés ou encore des gares. La police et l’armée quadrillent tout le territoire. Les fouilles et les contrôles d’identités sont systématiques. Artisan, star de la chanson, cuisinier, professeur ou encore chauffeur de taxi… personne n’est épargné.

>> À lire : Comment Pékin organise la surveillance 2.0 des Ouïghours

Et cette répression des Ouïghours ne s’arrête pas aux frontières de l’Empire du milieu. De nombreux témoignages recueillis à l’étranger font état de pressions : refus de renouvellement de passeport, menaces sur les familles restées au pays… En France, certains Ouïghours de nationalité française racontent être harcelés et menacés à distance par le pouvoir chinois.

Pendant plus d’un an, nos reporters Angélique Forget et Antoine Védeilhé ont mené l’enquête et recueilli des témoignages inédits qui racontent l’horreur des camps. Du Canada à l’Europe, où les familles de Ouïghours disparus réclament justice, en passant par le Kazakhstan et la Turquie, où se terrent les derniers Ouïghours à avoir fui la Chine, jusqu’au Xinjiang, où les journalistes ne sont pas les bienvenus, mais où nos reporters ont pu exceptionnellement approcher un camp. Reportage sur le nouveau système concentrationnaire chinois.

>> Voir l’interview de Gulhumar Haitiwaji : « Je demande la libération de ma mère, ouïghoure, une femme innocente »

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