Nouvelle mise en examen jeudi pour Nordahl Lelandais: déjà soupçonné d’avoir tué la petite Maëlys et le caporal Arthur Noyer, l’ancien militaire est désormais également visé pour agression sexuelle et menace sur une petite-cousine dans les Ardennes.
Extrait mercredi de sa cellule de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), Nordahl Lelandais, qui a dormi dans un autre établissement pénitentiaire, a été présenté jeudi à une juge d’instruction de Charleville-Mézières.
Cette dernière lui a signifié sa mise en examen pour « agression sexuelle » sur mineur de moins de 15 ans et « menace ou acte d’intimidation pour déterminer une personne à ne pas porter plainte », a annoncé à l’AFP une source proche du dossier.
Nordahl Lelandais a quitté en début d’après-midi le palais de justice sous escorte pour regagner sa prison, a-t-on ajouté de même source.
Début février, les gendarmes de la section de recherches de Reims l’avaient entendu en garde à vue dans le cadre d’une information judiciaire ouverte après la plainte d’une petite cousine, qui l’accuse d’agression sexuelle.
Les faits dénoncés par l’adolescente remonteraient à mars 2017 -elle avait alors 14 ans- c’est-à-dire un mois avant la mort du caporal Arthur Noyer (en avril 2017 en Savoie).
Dans une vidéo diffusée à l’été 2019 par BFMTV – où elle apparaît dans l’ombre sans qu’on puisse la reconnaître, sa voix ayant été modifiée – elle raconte avoir subi, le jour de l’enterrement de son père, des attouchements de la part de son « grand cousin ».
– « Un prédateur sexuel » –
Le mis en cause aurait ensuite menacé de la tuer si elle disait quelque chose. Deux ans plus tard, la jeune fille a porté plainte, après s’être confiée à sa mère.
L’avocate de la victime, Me Caroline Rémond, a déclaré à l’AFP qu’elle allait désormais déposer « une demande de jonction officielle de ce dossier avec le dossier principal à Grenoble ».
L’agression de la petite-cousine montre que « Lelandais est plus un prédateur sexuel qu’un tueur en série ».
Sollicité par l’AFP, l’avocat du mis en cause, Me Alain Jakubowicz, n’a pas souhaité s’exprimer.
L’ancien maître-chien, âgé de 37 ans, est également mis en examen pour le meurtre de la petite Maëlys de Araujo, 8 ans, (fin août 2017 en Isère) et des agressions sexuelles commises sur deux petites-cousines quelques semaines auparavant, âgées de quatre et six ans au moment des faits.
Il est également poursuivi pour détention d’images pédopornographiques (consultations de vidéos et photos sur internet) et enregistrement d’images pornographiques de mineures de moins de 15 ans (enregistrement des agressions sexuelles sur les petites-cousines avec smartphone).
Alors que le parquet de Grenoble espérait que l’instruction sur le dossier Lelandais serait close fin 2019, plusieurs pourvois en cassation ont introduit de nouveaux délais. Le parquet général de Grenoble a contesté début novembre la décision de ne pas le poursuivre pour viol.
D’autre part, Me Jakubowicz conteste la présence au dossier du témoignage d’un ancien codétenu à la prison de Saint-Quentin-Fallavier qui affirme que l’ancien maître-chien lui aurait confié avoir violé la fillette avant de la tuer.
Nordahl Lelandais est par ailleurs mis en examen pour assassinat dans l’affaire Arthur Noyer. Le parquet de Chambéry a toutefois requis mi-février son renvoi devant les assises pour meurtre et non plus assassinat, ce que contestent les parents du caporal.
Si le magistrat instructeur suit le réquisitoire définitif du parquet en renvoyant Nordahl Lelandais pour meurtre devant la cour d’assises de la Savoie, alors la peine maximale encourue passera de la réclusion criminelle à perpétuité à trente ans de réclusion.
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