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les accusés se renvoient la balle

Il accuse son ancienne compagne de « l’avoir guidé », la co-accusée dénonce des « mensonges » : la cour d’assises des Pyrénées-Atlantiques a entendu mercredi, dans un climat tendu, les deux protagonistes accusés d’un double parricide en 2016 au Pays basque, se rejeter mutuellement la responsabilité du drame.

« Est venu un jour où on a basculé », a résumé Kévin Rouxel, 27 ans, poursuivi pour l’assassinat de ses parents, Ewa et Pascal Rouxel, 54 et 55 ans, le 20 février 2016 dans la ferme familiale de La Bastide-Clairence.

Au deuxième jour de son procès, le jeune homme a expliqué avoir commis ce crime par « cupidité », avec l’aide de sa compagne kazhake rencontrée sur Internet. Sofiya Bodnarchuk, 27 ans, est poursuivie pour complicité d’assassinat et comparaît libre après trois ans de détention.

« Sofiya avait rêvé d’une vie bourgeoise, à la parisienne, et ça lui a fait péter un plomb de se retrouver dans un trou perdu du Pays basque, à vivre au RSA », a affirmé le jeune homme.

Selon Kévin Rouxel, le couple avait fomenté le « crime parfait ». Le duo avait l’intention d’assassiner les parents Rouxel, ainsi que leur autre fils, Yann, aîné de Kévin et autiste Asperger, pour récupérer toutes les possessions de la famille : un pactole estimé à 1,5 million d’euros, selon les calculs du couple.

Ils avaient ensuite prévu d’incendier la maison, après avoir récupéré tous les justificatifs de propriété et d’assurance-vie nécessaires, ainsi que l’or du coffre-fort. Dans leur voiture, les enquêteurs avaient retrouvé 10 litres d’alcool à brûler, de l’acide, deux paires de bottes, deux fusils, des munitions et des mèches lentes.

– « Violent, inhumain, horrible »

« Si tout s’était passé comme prévu, ça aurait été le crime parfait et tous les deux, on ne serait pas là », a lancé Kévin Rouxel. Dans la poche de son pantalon, les enquêteurs avaient retrouvé une « check-list » des différentes étapes du meurtre.

Le jour du drame, le couple est invité, avec sa fille alors âgée de 2 ans, pour un repas familial pour fêter l’anniversaire de Kévin. Leur voiture est chargée de l’attirail du crime. Dans la maison, Kévin avait d’abord tiré au revolver sur son père, dans la cuisine, avant de toucher sa mère d’un tir en fait destiné à son frère.

« Ca a été violent, inhumain, horrible », a déclaré Kévin Rouxel, qui n’a eu de cesse de répéter que tout avait été pensé et préparé à deux. « Elle m’a guidé, elle m’a demandé de faire cette horreur », accuse-t-il.

Sofiya Bodnarchuk assure n’avoir été au courant de rien. « Tout ce qu’il dit, ce sont des mensonges », dit-elle, « je n’ai pas pu voir ce qui s’était passé dans la cuisine, la maison est très sombre ».

Yann Rouxel, seul survivant, a été entendu ce mercredi. Le jour du drame, il avait été découvert en état de choc par les gendarmes, à l’extérieur de la maison.

Dans les premiers temps de l’enquête, accablé par son frère et sa belle-soeur, il avait été mis en examen pour l’assassinat de ses parents et placé en détention pendant quelques semaines.

« J’ai toujours été honnête depuis le départ, mes pauvres parents ont été tués et pendant des mois on m’a soupçonné à tort », dit-il, « je ne m’attendais pas à ce qui est arrivé, je ne pensais pas que ça allait se transformer en scène de guerre ».

C’est lui qui a appelé les secours. « Kévin et Sofiya ne leur ont pas porté assistance, ils ne faisaient que me demander les clés » (de la porte d’entrée), raconte-il.

Le climat a souvent été tendu, entre débats musclés entre accusés et avocats, et invectives venues de la salle. A plusieurs reprises, la présidente Dominique Coquizart a dû intervenir pour faire revenir le calme.

Le procès, prévu pour s’achever le 18 mars, est le troisième à se tenir, les deux premiers ayant été renvoyés notamment après des tentatives de suicide de l’accusé.

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