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Les hommes aiment-ils tous les gros seins ?

Chaque mois, Catherine Blanc, sexologue et psychanalyste, démonte une idée reçue.

Comme toujours, cette croyance a de solides fondements. Le sein renvoie à notre petite enfance, notre besoin d’être comblés.

Gros, il apparaît inépuisable, source de réconfort et de sécurité dans sa capacité à nous remplir. À cette dimension “maternante”, s’ajoute la dimension sexuée : l’homme, toujours curieux du sexe féminin si bien caché, est rassuré par ces gros seins, dévoilés, aisément manipulables.

De son côté, la femme, souvent dubitative elle aussi face à son sexe à l’apparence discrète, réalise le pouvoir que lui donne sa volumineuse poitrine et en fait un atout de séduction. À l’instar du pistil des fleurs qui, plus il est protubérant et coloré, plus il devient attractif pour les insectes mâles !

Mais l’inconscient se moque parfois des lois de la nature et s’invite dans la danse. Selon leur histoire personnelle, les hommes n’auront pas tous un attrait pour les gros seins, le même désir de plénitude, de sécurité. Si la mère a été perçue étouffante, ou “ogresse” insatiable, cette forte poitrine va raviver des souvenirs moins joyeux. Elle peut lui rappeler la douloureuse différence entre la toute-puissance maternelle et sa dépendance de petit garçon.

Cette dernière n’était pas envahissante ? Si l’homme a une image défaillante de lui-même, il peut préférer sentir sa partenaire en manque pour pouvoir la combler de sa virilité. Les gros seins deviennent alors anxiogènes, non parce qu’ils sont débordants, mais parce qu’ils soulèvent sa crainte de ne pas être à la hauteur.

De même, la femme peut être perçue comme agressive, faisant de ses seins volumineux des objets de rivalité avec l’homme. En dardant sa poitrine, elle lui montre qu’elle aussi a de puissants attributs sexuels : plus ils sont imposants et gros, plus ils peuvent faire peur à son partenaire.

Ajoutons que ce qui rappelle le maternel n’est pas toujours synonyme d’érotisme pour l’homme, tant s’en faut. Ce qui nous conduit à faire l’amour mobilise des fantasmes souvent plus bizarres les uns que les autres. Parmi eux, le fantasme oedipien du petit garçon qui veut rivaliser avec son papa et posséder sa maman peut, face à cette dimension maternelle des seins, remonter à la surface. Comment l’homme va-t-il faire face à ce fantasme-là ? Va-t-il l’accueillir ou être stoppé dans son élan sexuel par ce scénario ?

Par ailleurs, lors des préliminaires, l’homme s’amuse souvent à titiller les seins, les mordiller, les téter peut-être, et peut se trouver surpris d’être soudain dans la position d’un nourrisson enfoui dans cette poitrine généreuse. Certaines femmes en ont elles-mêmes horreur, ayant l’impression de nourrir un bébé, et non de faire l’amour avec un homme.

Pour l’un comme pour l’autre, il est toujours difficile d’accepter ses ambivalences, d’où leur tentative de toujours scinder le sexuel du parental. »

Pris sur psychologies.com

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