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rupture de jeûne dans le calme à Niamey après les émeutes

Le calme régnait pour la première rupture du jeûne du ramadan à Niamey après les émeutes de protestation contre le couvre-feu et l’interdiction des prières collectives, décrétés pour lutter contre la propagation du coronavirus, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Dans le grand quartier populaire de Lazaret, épicentre des émeutes de dimanche et lundi, les gens se sont pressés pour rejoindre leurs maisons avant la rupture du jeûne à 19h10 locales (18H10 GMT) alors que les traditionnels vendeurs d’eau chaude ou glacée, de couscous ou dattes, étaient dans la rue.

Comme depuis le début de la crise, peu de personnes portaient un masque trop cher pour certaines bourses mais pourtant obligatoire à Niamey depuis le 10 avril.

Les forces de l’ordre étaient discrètes après les émeutes qui ont éclaté entre le 17 et le 19 avril dans la capitale après des mouvements semblables de protestation dans le reste du pays. Plus de 200 personnes avaient alors été arrêtées.

Les autorités ont lâché du lest mercredi, allégeant le couvre-feu qui est désormais en vigueur de 21h00 à 05h00 du matin (20h00 et 04H00 GMT) », au lieu de 19h00 à 06H00, ouvrant ainsi un créneau horaire permettant la rupture du jeûne hors couvre-feu.

« On sait qu’il est impossible de lever totalement le couvre-feu, donc le fait de l’assouplir on peut dire Alhamdoulilah (merci Allah). Dans tous les cas pendant le ramadan les gens achètent de quoi rompre le jeûne avant la tombée du jour, donc pouvoir vendre jusqu’à 21 heures c’est déjà bon », affirme Idi Moussa, boucher à Lazaret.

Sous couvert de l’anonymat, un habitant estime lui que les émeutes sont l’œuvre de « jeunes vivant de vente dans l’informel la nuit et de militants d’associations musulmanes qui n’ont pas compris l’intérêt des mesures » contre la propagation du coronavirus.

« Il n’y a pas eu de missions de sensibilisation. Les gens ne comprennent pas la maladie. D’un côté, on dit qu’il n’y a pas de remède, de l’autre qu’il y a des guéris. Les gens ne comprennent pas les mesures. Il faut mieux expliquer », ajoute-t-il.

« Avec l’allègement du couvre-feu on respire un peu. Comme on est en période de ramadan, on aurait voulu rester dehors un peu plus longtemps surtout avec la canicule, mais deux heures de plus dehors c’est déjà un bon bol d’oxygène qu’on respire », affirme Moumouni Harouna, gardien au quartier Danzama-Koira, proche de Lazaret.

Le Niger enregistre 671 cas de coronavirus avec 24 décès, selon un bilan officiel publié jeudi soir.

Le pays a déjà décrété l’état d’urgence, fermé les frontières, les lieux de culte et les écoles, et isolé de la capitale du reste du pays.

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