La crise du Covid-19 devrait coûter à elle seule près de quatre milliards d’euros de chiffre d’affaires à la SNCF, a estimé son PDG Jean-Pierre Farandou, dans un entretien au Journal du Dimanche.
« La perte de chiffre d’affaires devrait être proche de 4 milliards d’euros, le TGV à lui tout seul en représentant la moitié », a déclaré M. Farandou.
Si l’on ajoute celle liée aux grèves contre la réforme des retraites, évaluée à un milliard d’euros, la perte pour la SNCF est de quelque 5 milliards d’euros depuis décembre dernier.
Pendant la période du confinement, « seulement 7% des TGV ont roulé et ils n’ont transporté que 1% de la clientèle habituelle. Nous avons aussi enregistré des manques à gagner importants sur les trains de la vie quotidienne. Seul le fret a plutôt bien résisté, avec un taux d’activité supérieur à 60% », a déclaré M. Farandou.
Espérant une reprise la « plus rapide possible », M. Farandou a indiqué à propos des TGV que « quelques trains » étaient complets en juin: « pour juillet nous enregistrons en moyenne 20% de réservations, et pour août autour de 8% », a dit le patron de la SNCF, selon qui « on reste très loin de la rapidité du redémarrage observé après une grève ».
M. Farandou a par ailleurs exprimé sa volonté de remplacer d’ici 2030 par des trains roulant à l’hydrogène « tous les trains roulant au diesel sur le réseau qui n’est pas électrifié ».
« Avec les régions, nous mettrons en service les premiers prototypes en 2023. En attendant, nous développons avec Alstom des trains hybrides qui arriveront dès 2021 dans 4 régions. Ils roulent au diesel sur le parcours principal mais passent à l’électrique en entrant dans les villes. Ils font donc moins de bruit et polluent moins. »
Il n’a pas chiffré le coût de ces mesures qui visent à atteindre le bilan carbone de « zéro émission en 2035 ».
Interrogé sur un éventuel geste financier de l’Etat, M. Farandou, qui réclamait il y a trois semaines un plan de relance du ferroviaire, a répondu avoir « des échanges réguliers avec l’Etat ».
Concernant l’emploi, il a de nouveau écarté l’hypothèse de licenciements: « au contraire, nous allons continuer à recruter cette année et l’année prochaine », a-t-il déclaré.
Rappelant avoir fait deux levées de fonds de 1,2 milliard d’euros en Europe et aux États-Unis, il s’est engagé sur « un plan d’économies qui représente plusieurs centaines de millions d’euros », et qui porte notamment sur les achats de matériel et les frais de fonctionnement.