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Dijon: ennvoie des renforts de police pour lutter contre la violence tchétchène

 

Mardi, le gouvernement français a promis de mettre fin à la violence dans la ville de Dijon, habituellement calme, à l’est, qui a été frappée par une quatrième nuit d’agitation liée au règlement de comptes par des membres de la communauté tchétchène.

Selon la police, les incidents semblent avoir été déclenchés par une agression ce mois-ci contre un garçon tchétchène de 16 ans, incitant d’autres membres de la communauté à organiser des raids de représailles.

Les Tchétchènes auraient voyagé à Dijon de toute la France et même de la Belgique et de l’Allemagne voisines.

Leurs actions se sont concentrées sur le quartier à faible revenu de Gresilles qui a une grande communauté de personnes originaires d’Afrique du Nord.

Cagoulés et armés jusqu’aux dents

Lundi soir, des dizaines d’hommes cagoulés portant des armes et des pinces se sont rassemblés à Gresilles, tirant en l’air, détruisant des caméras de vidéosurveillance et incendiant des poubelles et des véhicules, a indiqué la police à l’Agence France-Presse (AFP).

La police anti-émeute a eu besoin de 90 minutes pour mettre fin à la violence, laissant le quartier calme pendant la nuit alors que les poubelles et les voitures continuaient de brûler. Quatre personnes ont été arrêtées.

Le vice-ministre de l’Intérieur Laurent Nunez s’est rendu à Dijon, jurant une « réponse extrêmement forte » avec plus de 150 policiers et gendarmes paramilitaires mobilisés pour mettre fin à toute agitation mardi soir.

« Je veux envoyer un message très clair aux voyous que nous avons vu brandir des armes, aux individus qui sont venus ici pour commettre des violences à Dijon », a-t-il déclaré en quittant le quartier général de la police.

La police resterait sur les lieux « aussi longtemps que nécessaire », a-t-il ajouté.

Le ministère de l’Intérieur a par la suite déclaré à l’AFP qu’il envisageait d’expulser de France tout étranger reconnu impliqué dans les incidents.

La violence dans une ville plus connue pour sa moutarde et ses produits gastronomiques a choqué la France et provoqué la condamnation de tous les horizons politiques.

« Voir des jeunes brandir des armes, 100 personnes se battre, être agressifs, c’est inacceptable », a déclaré le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume à la chaîne CNews.

La dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen, qui gaspille rarement une occasion de critiquer le gouvernement du président Emmanuel Macron pour des manquements à l’ordre public, s’est également rendue à Dijon pour demander une action plus dure.

« Il ne s’agit pas seulement de nous mettre entre deux communautés mais de mettre un terme à cette triste séquence, sans montrer de faiblesse », a-t-elle déclaré aux journalistes.

«Pas abandonné»

Le maire socialiste de Dijon, François Rebsamen, a critiqué ce qu’il considérait comme un déploiement policier insuffisant ce week-end.

« Comme la justice arrive trop tard et que la police n’a pas les moyens, la communauté tchétchène a décidé de prendre la loi en main », a-t-il déclaré à BFMTV.

Le préfet de région Bernard Schmeltz – le plus haut responsable local de l’Etat – a défendu l’absence d’intervention énergique des forces de sécurité. La tactique d’encerclement utilisée « était la seule stratégie pratique », a-t-il dit.

« Les résidents locaux n’ont pas été abandonnés », a-t-il ajouté en réponse à la critique de l’apparente passivité des forces de sécurité.

Et il a déclaré que les derniers incidents survenus lundi soir étaient dus à des habitants de Dijon et non à des membres de la communauté tchétchène.

Nunez a salué le « courage » des forces de sécurité, affirmant que les officiers avaient « fait le contraire » de prendre du recul.

Les affrontements ont eu lieu au milieu de critiques acerbes sur le racisme et les brutalités présumés de la police française, qui ont eux-mêmes déclenché des protestations ces derniers jours.

La Tchétchénie est une république russe à prédominance musulmane du Caucase du Nord. Deux guerres dans les années 1990 ont déclenché une vague d’émigration, de nombreux Tchétchènes se dirigeant vers l’Europe occidentale.

De plus en plus de Tchétchènes se sont exilés ces dernières années en raison de désaccords avec l’homme fort pro-Kremlin de la région, Ramzan Kadyrov, que les militants des droits de l’homme accusent de multiples violations.

Il n’y a pas de chiffres précis sur le nombre de Tchétchènes vivant en France car ils sont inclus avec les autres détenteurs de passeports russes. Il existe des communautés à Paris, autour de Nice au sud et à l’est de la France.

 

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