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« Swing Low, Sweet chariot », issu de l’esclavage, bientôt banni des stades?

« Swing Low, Sweet Chariot », iconique chanson des supporters du XV de la Rose, pourrait bientôt appartenir au passé, la Fédération anglaise de rugby (RFU) ayant décidé de se pencher sur ce chant hérité de l’esclavage.

Le texte aurait été écrit par un esclave américain, Wallace Willis, au milieu du XIXe siècle. Et aurait fait son entrée à Twickenham en 1987, en hommage au joueur de rugby à VII et à XIII Martin Offiah, surnommé « Chariots » en référence au film oscarisé « Les chariots de feu ».

Depuis plus de 30 ans, il est entonné par plus de 80.000 supporters lors de chaque rencontre de la sélection anglaise.

Mais, sur fond de tensions dans de nombreux pays depuis la mort, le 25 mai, de George Floyd, un Afro-Américain tué lors de son interpellation par la police, l’utilisation de l’hymne par les supporters anglais fait polémique.

En Angleterre, d’importantes manifestations ont eu lieu ces dernières semaines et la statue d’un esclavagiste a été déboulonnée à Bristol. Des événements qui poussent les instances à réfléchir à leurs liens historiques avec l’esclavage, aboli en Angleterre en 1833.

Le pays avait avant cela occupé pendant longtemps une place prépondérante dans la traite négrière, qui a vu des millions d’Africains être déportés vers le continent américain pour y être soumis à l’esclavage.

« +Swing Low, Sweet Chariot+ fait depuis longtemps partie de la culture du rugby et est chanté par de nombreuses personnes qui n’ont pas conscience de ses origines et de sa sensibilité », a estimé jeudi la RFU.

« Nous reconsidérons actuellement son contexte historique et notre rôle dans l’éducation des fans pour qu’ils prennent des décisions en conscience », a-t-elle ajouté.

– « Je l’ai toujours détestée » –

« Nous devons faire plus pour la diversité et sommes déterminés à accélérer le changement et à accroître notre vigilance », a-t-elle encore dit.

Le chant divise également les joueurs, actuels et passés, de la sélection anglaise.

« Je ne pense pas que quiconque à Twickenham chante cela avec de mauvaises intentions », a récemment défendu Maro Itoje, joueur anglais d’origine nigériane.

« Mais le contexte de cette chanson est compliqué », a-t-il reconnu.

« Je l’ai toujours détestée », a pour sa part déclaré au quotidien The Telegraph l’ancien talonneur Brian Moore. « Elle n’est pas appropriée. Elle a des connotations esclavagistes et si la RFU prenait la décision (de l’interdire), j’en serais heureux ».

Selon The Telegraph, qui a cité une source anonyme, l’une des pistes envisagées serait effectivement « d’arrêter de la chanter pendant les matches ».

Le débat s’est déplacé sur le terrain politique. Daniel Hannan, ancien eurodéputé conservateur, a dit que l’idée d’une interdiction était « démentie », estimant que personne n’avait été blessé en entendant cette chanson à Twickenham.

Symbolique, la discussion autour de cette chanson prend place dans une envie de changement plus globale. Plus tôt cette semaine, le directeur exécutif de la RFU, Bill Sweeney, avait dit vouloir faire plus « pour améliorer la diversité dans tous les secteurs du jeu, y compris dans l’administration ».

Actuellement, l’ex-internationale Maggie Alphonsi est la seule personne de couleur parmi les 55 membres du conseil de l’instance.

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