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les électeurs ont commencé à voter pour le second tour

Les électeurs de 4.820 communes ont commencé à voter dimanche pour le second tour des élections municipales, organisé avec des précautions sanitaires exceptionnelles dues à l’épidémie de coronavirus près de trois mois et demi après le premier.

L’un des enjeux principaux du scrutin est la participation, alors que moins d’un électeur sur deux – 44,3%, contre 63,5% en 2014 – s’était déplacé pour voter le 15 mars en raison des risques de contamination.

Le suspense est fort dans quelques-unes des plus grandes villes -Lyon, Marseille, Toulouse, Montpellier, Strasbourg, Lille… -, principalement sous la poussée des écologistes. Au Havre, le Premier ministre Edouard Philippe – qui a voté dès 8h15- joue en partie son avenir à Matignon.

Ces municipales se tiennent aussi à la veille d’une séquence cruciale pour le président Emmanuel Macron, attendu en fin de matinée dans un bureau de vote du Touquet. Le chef de l’Etat pourrait, dans les jours qui viennent, procéder à un remaniement et préciser son intention affichée de « se réinventer » pour les deux dernières années de son mandat.

Plus de 157.000 candidats et 16,5 millions d’électeurs sont concernés par ce scrutin hors normes, avec port du masque obligatoire dans les bureaux de vote, gel hydroalcoolique et priorité aux personnes vulnérables pour voter.

Quelque 15% des communes sont concernées, surtout des villes, là où les conseils n’ont pas été élus au complet le 15 mars.

A l’issue d’une campagne souvent cantonnée aux réseaux sociaux et aux médias, une abstention massive se profile à nouveau.

« C’est à peu près identique, voire un peu moins qu’au premier tour », estimait dimanche matin auprès de l’AFP Elsabeth Revel, présidente du bureau de vote 18, à Dijon. « Il y a eu trop de temps entre les deux tours. Les gens sont en dehors de cette élection », ajoute l’adjointe à la mairie socialiste sortante. « Les fidèles viennent, mais les autres… »

Parmi les rares électeurs qui ont fait le déplacement dans la petite école Joséphine Baker, Martine Legros, fait partie de ces inconditionnels: « Je vais tout le temps voter. J’étais là au premier tour. C’est important d’aller voter », ajoute l’électrice de 67 ans. « J’ai conscience de faire partie de la population à risque mais si on respecte les consignes, il n’y a pas de souci. Si on peut aller faire ses courses, pourquoi on ne pourrait pas aller voter ? »

Six Français concernés sur dix pourraient s’abstenir, selon plusieurs sondages. Principale innovation, d’une portée limitée, pour faciliter le vote : un même mandataire pourra disposer de deux procurations au lieu d’une, pour permettre à un plus grand nombre de personnes, notamment aux plus âgées, de voter sans se déplacer.

– Grandes villes dans la balance –

A la différence des autres grandes villes, l’indécision est faible à Paris, où la sortante Anne Hidalgo (PS) a contenu au premier tour ses partenaires d’EELV en endossant elle-même un programme résolument écolo. Avec autour de 44% d’intentions de vote, elle devance largement ses concurrentes LR Rachida Dati et LREM Agnès Buzyn.

Pour La République en Marche, le jour du vote est celui de la fin du calvaire : peu de ses candidats sont bien placés – à l’exception de Strasbourg – et la campagne au rabais ne leur a guère permis de se faire connaître.

Au Havre, Edouard Philippe est crédité de 53% d’intentions de vote (Ifop). Mais l’importance de l’enjeu peut mobiliser les abstentionnistes du premier tour.

– Droite et gauche pour confirmer, les Verts pour percer –

Très affaiblis au plan national, le Parti socialiste et Les Républicains se sont refait une santé localement. Le PS est en capacité de conserver ses bastions – Paris, Nantes, Rennes, Dijon – et devrait retrouver le niveau qui était le sien après la perte de très nombreuses villes en 2014.

Les Républicains ont quant à eux confirmé leur implantation en remportant dès le premier tour bon nombre des villes de plus de 9.000 habitants qu’ils contrôlaient. Mais une défaite à Marseille, que la droite détient depuis 25 ans, ou à Toulouse, la quatrième ville de France, aurait une forte résonance politique.

Portés par la vague écologiste, les candidats EELV visent plusieurs grandes villes, dont Grenoble, Lyon, Strasbourg, Besançon. Pour les Verts, qui ont longtemps servi de force d’appoint, il s’agit aussi de s’affirmer comme les premiers à gauche avant les prochaines échéances électorales.

A Marseille, d’importantes files d’attente se sont formées dès l’ouverture devant plusieurs écoles du 4ème arrondissement. A l’accueil, un agent de sécurité souhaitant rester anonyme a indiqué à l’AFP qu’il y avait « bien plus de monde qu’au premier tour, on sent que les gens n’ont plus peur ». Dans la deuxième ville de France, la gauche a créé la surprise en passant en tête la barre du 1er tour avec la coalition du Printemps marseillais, talonnée par Martine Vassal (LR) qui est adoubée par le sortant Jean-Claude Gaudin.

Principal adversaire d’Emmanuel Macron au plan national, le Rassemblement national reporte ses espoirs sur Perpignan après un premier tour mitigé. En cas de victoire, ce serait la première ville de plus de 100.000 habitants contrôlée par le parti depuis 1995.

Les conseillers municipaux, élus pour six ans, se réuniront ensuite du vendredi 3 au dimanche 5 juillet pour élire les maires et leurs adjoints.

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