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Hésitations, polémiques, volte-face: Trump aux abois

Critiqué de toutes parts pour ses atermoiements face à la crise sanitaire et ses attaques contre le célèbre immunologiste Anthony Fauci, Donald Trump, cherche, en vain jusqu’ici, à rebondir.

« Excellentes nouvelles sur les vaccins! », a-t-il tweeté mercredi matin, désireux de tourner à tout prix la page du Covid-19 à l’approche de l’élection présidentielle du 3 novembre.

Mais la réalité est sombre: le nombre de cas déclarés est à la hausse dans près de 40 Etats sur 50. La Californie a annoncé mardi qu’elle refermait une partie de son économie.

Le locataire de la Maison Blanche tente pour l’heure de limiter les dégâts après avoir tenté de discréditer le Dr Fauci, figure respectée et très populaire aux Etats-Unis.

Ce dernier énonce depuis plusieurs jours avec calme un constat incontournable: avec des courbes d’infection qui ont pris des trajectoires radicalement différentes que celles de l’Europe, les Etats-Unis sont en mauvaise posture.

Au sein même de la famille républicaine, certaines voix s’élèvent pour appeler le président et son cercle rapproché à s’attaquer avec sérieux au problème plutôt que de chercher des boucs émissaires.

« Nous n’avons pas un problème Fauci », a tonné l’influent sénateur Lindsey Graham. « J’ai tout le respect du monde pour le Dr Fauci et, honnêtement, toute tentative visant à le déstabiliser ne sera pas très productive ».

La Maison Blanche, qui a diffusé ce week-end sous couvert d’anonymat, des éléments prétendument à charge contre le scientifique, tente désormais de faire machine arrière dans une certaine confusion.

L’exécutif a été obligé de se désolidariser d’une tribune publiée par Peter Navarro, principal conseiller de Trump sur le commerce, qui s’en prenait avec une virulence inouïe au Dr Fauci.

« Il n’aurait pas dû faire cela », a réagi mercredi Donald Trump depuis les jardins de la Maison Blanche avant son départ pour Atlanta.

« Je m’entends très bien avec le Dr Fauci », a-t-il martelé, après avoir la semaine dernière souligné que ce dernier qu’il avait fait « beaucoup d’erreurs ».

Evoquant les attaques « bizarres » de la Maison Blanche le visant, « Tony » Fauci s’est étonné, dans The Atlantic, de cette stratégie. « Je pense qu’ils réalisent que ce n’était pas prudent car cela leur retombe dessus ».

– Obama donne de la voix –

Dans ce brouhaha, Barack Obama a donné de la voix.

« Les dernières données constituent un tragique rappel », a tweeté le 44e président de l’histoire, sans citer nommément le 45e mais en le visant clairement.

« Le virus ne s’intéresse pas la communication politique ou à l’idéologie, et la meilleure chose que nous puissions faire pour notre économie est de faire face à la crise sanitaire ».

Plutôt discret, se contentant d’une campagne a minima, Joe Biden profite lui pour l’heure pleinement de ce délitement du pouvoir trumpien.

Surfant sur des sondages favorables, y compris en terres républicaines, il dénonce « l’échec de la réponse » de Trump face au Covid-19 et fait évoluer sa stratégie sur la carte électorale.

Mardi, il a pour la première fois diffusé un spot de campagne au Texas, Etat qui n’a pas voté pour un candidat démocrate à la Maison Blanche depuis 1976 et où une moyenne de sondages le donne à égalité avec Donald Trump.

« La hausse du nombre de cas (de coronavirus) provoque peur et appréhension », dit-il dans ce spot. « Si vous êtes malade, si vous êtes en difficulté… Je ne vous abandonnerai pas », ajoute-t-il sur fond d’images de secouristes masqués, de parents et d’enfants ainsi que de personnes communiquant avec leurs proches à travers une vitre.

L’inquiétude est palpable dans le camp républicain où un lourd silence s’est installé.

Le candidat démocrate devance le président républicain de neuf points de pourcentage dans la moyenne des sondages nationaux effectuée par le site RealClearPolitics.

Il est aussi en tête dans au moins cinq des Etats-clés qui pourraient décider de l’élection: Arizona, Floride, Caroline du Nord, Pennsylvanie et Wisconsin.

Donald Trump s’en tient lui à un angle d’attaque qui ne rencontre qu’un écho limité: dépeindre son adversaire démocrate comme un vieil homme sans énergie manipulé par la gauche radicale.

Tout à sa dénonciation, il a affirmé mardi dans un lapsus qui résumait son désarroi, que Bernie Sanders, qui revendique l’étiquette de socialiste, tirait M. Biden vers… « la droite ».

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