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le troisième budget de crise arrive au Sénat

Le Sénat examine à partir de jeudi le troisième budget d’urgence pour faire face à la crise du coronavirus, qualifié d' »occasion manquée » par la droite majoritaire au palais du Luxembourg, qui aurait préféré un « plan de relance ».

Ce troisième projet de loi de finances rectificative prévoit en particulier environ 45 milliards d’euros supplémentaires pour secourir le tourisme, l’automobile ou l’aéronautique. Il a été adopté la semaine dernière en première lecture par l’Assemblée nationale, avec les voix de la majorité et de la droite LR.

Au Sénat, les débats seront lancés dans l’hémicycle jeudi après-midi, quelques heures après le discours de politique générale du Premier ministre. L’examen des articles ne débutera que vendredi et se poursuivra durant le week-end.

Ce projet de loi table sur une récession historique de 11% du produit intérieur brut (PIB) en 2020, un déficit qui se creuse encore à 11,5% et une dette publique qui gonfle à 120,9% du PIB.

Les sénateurs ont voté sans barguigner – à l’exception du groupe CRCE à majorité communiste – les deux premiers budgets rectifiés à l’aune de la crise sans précédent qui a mis un coup d’arrêt brutal à l’économie mi-mars.

Cette fois, ils entendent se montrer plus exigeants, même si la majorité sénatoriale votera « sans problème » les mesures de soutien sectorielles. « Ce texte est une occasion manquée », déplore le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau, pour qui « il aurait dû être le plan de relance » promis seulement après l’été par l’exécutif.

Dans « la course contre la montre qui est engagée » en Europe, la France va enregistrer « un retard en termes de reprise et de rebond », craint-il.

– Un texte « timide » –

Emmanuel Macron a annoncé le 14 juillet « au moins 100 milliards d’euros » de plus consacrés à « la relance industrielle, écologique, locale, culturelle et éducative », « dès la rentrée ».

Cette nouvelle enveloppe s’ajoutera aux 460 milliards déjà engagés en mesures sectorielles et de soutien à l’économie depuis le début de l’épidémie, en intégrant les prêts ou les simples garanties de l’Etat.

A gauche, Claude Raynal, chef de file des sénateurs PS sur le texte, déplore des « additions de bric et de broc », estimant que le 3e budget rectifié « ne représente qu’une petite centaine de milliards réellement ».

Il prévoit 18 milliards d’euros pour le tourisme, 15 milliards pour l’aéronautique ou affiche 8 milliards pour le plan automobile. Il entérine aussi une aide de 4,5 milliards d’euros aux collectivités, au moment où leurs recettes fondent avec la crise.

Plusieurs gestes fiscaux se sont ajoutés lors des discussions à l’Assemblée, à destination des soignants, des militaires ou pour soutenir la presse.

Pour autant, Bruno Retailleau pointe un texte « timide », qui ne va « pas assez loin, pas assez vite, pas assez fort ».

Il définit pour sa part quatre priorités : des mesures d’urgence sociale pour éviter un chômage massif à la rentrée, des mesures économiques avec « un choc d’offre » et un « choc de la demande » et enfin des dispositifs en faveur de l’écologie.

Concrètement, les sénateurs LR proposent notamment une baisse des « impôts de production », des mécanismes de « suramortissement » pour certains investissements, ou encore, pour les particuliers, de revenir au crédit d’impôt transition énergétique sans plafond de ressources et en l’élargissant aux propriétaires bailleurs et aux bailleurs sociaux.

Pour M. Raynal, avec ce nouveau texte, le gouvernement n’était plus vraiment dans l’urgence et avait « le temps de la réflexion », mais il reste pourtant « encore beaucoup de trous à boucher ».

Les sénateurs PS comptent notamment « mettre l’accent » sur la culture, jugeant que le secteur « ne peut plus attendre ».

Une nouvelle fois, la gauche proposera aussi le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune, au moins de manière temporaire, une tentative vouée à l’échec dans un hémicycle majoritairement de droite. Le président Emmanuel Macron l’a lui-même exclu mardi, estimant qu’il « ne règlerait rien ».

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